A partir de ce lundi 26, le collectif "Médecins pour demain" durcit son mouvement. Certains cabinets seront fermés toute la semaine.

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Des milliers de médecins libéraux avaient fermé leurs cabinets le jeudi 1e décembre et vendredi 2 décembre. "Un coup de semonce", voire le combat de "la dernière chance pour sauver la médecine de terrain". Comme annoncé, le jeune collectif "Médecins pour demain", qui a rassemblé en quelques semaines près de 15.000 membres sur Facebook, entame "une grève dure"

Les cabinets des médecins grévistes pourraient rester fermer au moins une semaine. Symptôme d'une colère qui se répand parmi les 110.000 praticiens libéraux en exercice, le collectif dénonce des conditions de travail dégradées. 

Il déplore une "surcharge administrative" qui représenterait un quart du temps des généralistes. Le doublement du tarif de la consultation (de 25 à 50 euros) qu'il réclame permettrait l’embauche de secrétaires ou assistants médicaux pour dégager du "temps médical" à leurs patients.

Invité du journal télévisé de France 3 Aquitaine, le docteur Vonick Corvest est membre du collectif médecins pour demain, et exerce à Pau. "Passer à 50€ nous permettrait d'embaucher pour ceux qui n'ont pas de secrétariat ou même d'augmenter nos secrétaires avec l'inflation", estime-t-il. Selon lui, les médecins passent 20% de leur temps à réaliser des tâches administratives. 

Un doublement "qui ne règlera pas le problème" 

Une revendication, qui n'est pas partagée par le syndicat de médecins généralistes MG France. "Non seulement, passer la consultation à 50€ ne sera pas accepté, mais en plus ça ne règle pas le problème", estime Bernard Pledran, le secrétaire de MGF en Gironde. Lui aussi dénonce la surcharge de travail : "On fait de moins en moins de médecine et de plus en plus d'administratif", déplore le syndicaliste. 

Plutôt qu'une augmentation du tarif de la consultation, le syndicat privilégie l'augmentation des forfaits prévus par l'assurance maladie. "Ceux-ci prennent en compte la qualité et l'offre de soins apportés, comme les équipements ou l'amplitude d'ouverture du cabinet par exemple", explique Bernard Pledran. A l'inverse, le collectif Médecins pour demain est opposé à ces forfaits qu'il considère comme une rémunération en fonction d'objectifs fixés par la Sécurité sociale.

Quelle collaboration avec les paramédicaux ?

Et il n'est pas non plus satisfait par la réponse du gouvernement qui propose que les infirmiers, par exemple, réalisent certains actes médicaux. Le syndicat n'est pas opposé à une meilleure collaboration entre les médecins et les personnels paramédicaux, mais de manière très encadrée. Selon lui, un pharmacien ou un infirmier pourrait effectuer certains actes, mais il doit y avoir des protocoles très encadrés, "ce n'est pas du tout ce que propose le gouvernement"

Selon Bernard Pledran, il faut absolument renforcer l'attractivité du métier. "A la fin de la thèse, 25% des étudiants formés disparaissent de la profession, ils n'exercent jamais. Les conditions sont telles que les gens renoncent", regrette-t-il. 

Sur ce point, le collectif médecins pour demain et le syndicat MGF s'entendent. Les grévistes demandent des aides concrètes à l’installation et font des propositions pour lutter contre les déserts médicaux comme la création de cabinets. 

Une manifestation est annoncée le 5 janvier à Paris. 

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