Avec le dispositif UNIV'R, promu par le Haut Commissariat aux réfugiés, on parle de couloir universitaire durable. Depuis cette rentrée, les Universités de Bordeaux et Montaigne ont rejoint ce projet d’accueillir des étudiants étrangers exilés de leur pays, elles accueillent quatre étudiants.
Tendre la main à des étudiants étrangers en difficulté a toujours fait partie de la politique de l'université Bordeaux Montaigne. C’est tout naturellement que la faculté a adhéré au réseau national Migrants dans l’Enseignement Supérieur (MEnS) en 2017.
Grâce à cette adhésion et au département de Français, langue étrangère, s’est ensuite mis en place un DU Passerelle « Tremplin », joli nom pour aider les personnes exilées, sous la condition qu’elles aient leur baccalauréat. Aujourd’hui, 53 étudiants bénéficient de ce projet d’inclusion par les études.
"UNIV’R, Université pour les réfugiés" : Un programme du HCR
Ainsi, forte de toutes ces initiatives, la faculté de Bordeaux Montaigne est contactée pour mettre en place ce nouveau projet coréalisé avec l’Agence universitaire de la Francophonie : mettre en place des bourses pour des étudiants exilés à l’étranger et sans possibilité de continuer leurs études supérieures.
"On a été contactés pour ce projet, car dans notre université, on affiche très grand cette volonté d’ouvrir nos portes aux migrants" souligne Marie Mellac, Vice-Présidente de la commission de la formation et de la vie universitaire de l’Université Bordeaux Montaigne.
"C’est le département de Français en langue étrangère qui permet cet accueil" reprend la responsable de la formation, et c’est ainsi que, "nous avons eu nos deux premiers étudiants cette année".
Une main tendue pour « raccrocher »
Pour faire partie de ce programme, les étudiants doivent être exilés de leur pays, à l’étranger. Cela concerne essentiellement des étudiants africains, qui ont dû fuir leur pays et se trouvent ainsi bloqués.
À partir de là, ils n’ont aucun projet d’études. Ils se retrouvent vraiment dans des culs-de-sac et l’idée, c'est de les faire raccrocher.
Marie MellacFrance 3 Aquitaine
C’est ainsi que le HCR leur propose de reprendre le cours de leur vie, en venant faire des études en France. "Toute la question de leur arrivée est gérée par le HCR. Ils ont un statut très fragile qui ne leur permet pas de voyager. Le HCR s’occupe de leur fournir une autorisation d’entrée sur le territoire", nous explique Marie Mellac.
Puis, ils sont adressés aux 12 établissements d’enseignement supérieur acteur de ce "Couloir universitaire durable".
Appel aux dons
Tout ce qui intervient après est organisé par les universités partenaires : soutien administratif, légal et financier, ainsi qu’un suivi psychosocial et une bourse de vie mensuelle.
C'est ainsi que La fondation de Bordeaux université se mobilise pour collecter des fonds. Elle souhaite ainsi apporter aux quatre étudiants accueillis dans la capitale girondine, un complément de revenus (activités culturelles ou sportives), car la vie ne s’arrête pas au trivial.
Et il ne faut pas perdre de vue que, "Quand ils arrivent en France, ils n’ont rien, pas même une carte de crédit.", nous rappelle Marie Mellac.
À terme, la responsable des formations envisage que les bourses soient prises en charge par la solidarité, afin que la faculté puisse se recentrer sur ses charges universitaires, mais surtout pour pérenniser cette action.
"On aimerait pouvoir stabiliser le projet", exprime Marie Mellac, qui observe à quel point cette expérience est profitable à tous.
"Pour nos étudiants, c'est aussi un réel bénéfice de profiter de ces étudiants qui ont des expériences incroyables de vie."