L'Etat s'est engagé à hauteur de 4,1 milliards d'euros en faveur de la ligne grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse mercredi 28 avril. Une décision qui fait écho dans la campagne des régionales en Nouvelle-Aquitaine où certains candidats défendent l'urgence d'une LGV entre Bordeaux et l'Espagne.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'engagement financier de l'Etat dans la LGV entre Bordeaux et Toulouse mercredi 28 avril. Avec cette décision, le projet a fait un pas considérable. "Une victoire" pour la région Occitanie. En Nouvelle-Aquitaine, on attend la suite à savoir le projet d'une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et l'Espagne via Dax qui est un des points majeurs de la campagne des élections régionales.
"Un très bon signal en faveur du rail"
Invitée de France Bleu Occitanie ce jeudi 29 avril, la présidente PS de la région Occitanie se réjouit d'une "victoire collective", après l'annonce par l'Etat d'une aide 4 milliards d'euros pour le projet. Le financement dans son ensemble devrait être bouclé à l'automne. La région apportera un milliard.
"Le gouvernement a inscrit (...) un financement du projet de ligne à grande vitesse du sud-ouest (GPSO) à parité entre l'Etat et les collectivités, ce qui représente un engagement de l'Etat de 4,1 milliards d'euros (hors branche qui dessert Dax et qui sera intégrée dans la prochaine loi de programmation)", écrit Jean Castex. "Je vous confirme cet engagement et vous précise qu'une contribution de l'Union européenne sera recherchée à hauteur de 20% du coût total du projet", poursuit le Premier ministre dans un courrier adressé à la présidente PS de la Région Occitanie Carole Delga et au maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc et relayé par l'AFP.
►Le coût total est de plus de 7 milliards. Ce projet, qui mettra Toulouse, quatrième ville de France, à 03h10 de Paris (contre 04h10 actuellement).
Pour Alain Rousset, "l'engagement financier de l'Etat est un très bon signal en faveur du rail et une bonne nouvelle". Le président PS de la région Nouvelle-Aquitaine, en lice pour les élections régionales, est un fervent défenseur du GPSO, le projet de ligne à grande vitesse du Sud-Ouest, et il se bat pour la construction d'une LGV au sud de Bordeaux vers l'Espagne via Mont-de-Marsan et Dax dans les Landes. Il salue l'engagement de Jean Castex et lui demande de s'engager à présent dans la suite du GPSO. Dans une lettre adressée au Premier ministre ce jeudi 29 avril et cosignée par Alain Anziani, président PS de Bordeaux métropole, Alain Rousset insiste sur l'enjeu que représente une ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux. "On sait par des études scientifiques que le sud de Bordeaux est la partie la plus polluée de la région. Aujourd'hui, 10 000 camions transitent dans la zone. Par ailleurs, la seule ligne ferroviaire existante est totalement saturée à partir de la gare de Facture. Ce n'est pas normal que la région Nouvelle-Aquitaine n'ait qu'une seule ligne".
L'enjeu est le report de la route vers le rail. Il faut une deuxième voie ferroviaire. Plus de fret, limiter les camions. C'est une question environnementale primordiale.
"Le projet de LGV entre Bordeaux et l'Espagne doit s'accélérer"
Une deuxième LGV en Nouvelle-Aquitaine entre Bordeaux et Dax au sud des Landes est aussi primordiale pour Geneviève Darrieussecq, candidate Modem-LREM aux régionales de juin 2021, qui se félicite de la décision du gouvernement qui concerne le Lot-et-Garonne aussi. "Pour moi, le GPSO doit être traité dans son ensemble et donc aussi entre Bordeaux et Dax. C'est le même projet dans la déclaration d'utilité publique. Il faut accélérer la construction de cette ligne et son financement. Côté Espagnol, les travaux avancent et seront terminés comme prévu en 2023/2024. Les Espagnols seront prêts pas nous. Nous ne serons pas au rendez-vous". Ces travaux consistent à accorder l'écartement des rails d'un pays à un autre pour faciliter le transport de voyageurs, mais surtout augmenter le transport de marchandises dans toute l'Europe.
Les lignes TER sont importantes car il s'agit du déplacement quotidien, mais pour moi, la LGV est aussi importante car elle relie Bordeaux et Agen ou Bordeaux et Dax rapidement, de nombreux voyageurs sont concernés chaque jour.
Pour Alain Rousset et Geneviève Darrieussecq, la LGV est un moyen "d'améliorer l'empreinte écologique de la région".
Sollicité par France 3, Nicolas Thierry, candidat EELV aux élections régionales et opposé à une deuxième LGV en Nouvelle-Aquitaine, n'a pas encore réagi.