Bordeaux est à nouveau retombé dans ses travers, dimanche à Nantes (3-5), après avoir longtemps cru repartir avec les trois points. Mais une deuxième mi-temps catastrophique a fait ressurgir la fragilité des Girondins, toujours 19e au classement, à quatre journées de la fin du championnat.
Dans un 92e derby de l'Atlantique capital pour Bordeaux dans sa lutte au maintien en Ligue 1, les Nantais ont renversé la table après la pause pour décrocher une victoire sensationnelle (4-3), dimanche à la Beaujoire. Une défaite au goût amer et une forme de baiser de la mort pour des Girondins en totale déroute sur la dernière demi-heure.
Après un premier acte contrôlé où Bordeaux a rapidement fait le break, l'avantage des joueurs de David Guion s'est dilapidé en encaissant cinq buts en deuxième période. Avec le nul concédé face à Saint-Etienne (2-2), mercredi, ce nouveau coup d'arrêt met les joueurs de David Guion face au mur. Les Bordelais (19e, 27 pts) restent plus que jamais la zone rouge et voient leurs chances de rester en Ligue 1 s'amenuiser à quatre rencontres de la fin du championnat.
Les Girondins avaient pourtant bien démarré
Le match de la dernière chance, voilà comment pouvait se présenter cette rencontre à l'extérieur face au rival nantais. Après la claque magistrale reçue à Lyon (6-1), dimanche dernier, et les regrets d'une victoire qui leur tendait les bras face aux Verts, mercredi, un énième sursaut d'orgueil était attendu. Une mission presque impossible donc, même si tout a semblé bien parti lorsque sur un service parfait de Danylo Ignatenko, M'Baye Niang a retrouvé son esprit de renard des surfaces pour ouvrir le score dans les six mètres d'une reprise du pied droit (6e).
Solidaires, les Girondins mènent dans ce Derby. ?⚪
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Encore 45 minutes à disputer pour valider ce résultat [0-2] #FCNFCGB pic.twitter.com/3U5q3LyvNB
Une entame maîtrisée avec des Canaris sous l'eau et sans solutions face à l'intensité girondine. Dans la continuité, Bordeaux a même fait le break par l'intermédiaire du Néerlandais Javairô Dilrosun, qui a profité d'un contre favorable pour armer un missile imparable aux vingt mètres plein axe (18e). La réaction nantaise a elle mis du temps pour se concrétiser sur deux actions de son meneur de jeu, Ludovic Blas (29e, 34e). Insuffisant toutefois pour faire douter un onze girondin bien plus tranchant et déterminé.
Des Nantais et Bordelais à deux visages
Mais cette saison, le moindre grain de sable peut enrayer la mécanique bordelaise et refroidir tout un système. Et au sein d'une défense qui a pris huit buts sur les deux derniers matches, un enchaînement rapide des Nantais a permis à Kalifa Coulibaly (1-2, 47e) de réduire la marque.
Une sensation de fragilité soudaine a alors contaminé toute l'arrière garde comme sur cet énorme manqué de Kolo-Muani après une frappe puissante de Wylan Cyprien, dévié de peu sur le montant par le revenant Benoit Costil. Juste le temps de respirer et de regarder le défenseur portugais Ricardo Mangas (51e, c.s.c.) remettre les deux formations à égalité.
68' MAIS QU'EST-CE QUE TU NOUS SORS ENOOOOOOOOOOOCK [2-3] #FCNFCGB pic.twitter.com/oAwW77Hdra
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Entre temps, le Coréen Hwang Ui Jo (49e) aurait pu permettre aux Girondins de se (re)mettre à l'abri. Juste une question de réglages, puisque sur une action de classe de Javairô Dilrosun, à l'origine du mouvement et à la dernière passe, Enock Kwateng d'une somptueuse frappe enroulée du gauche (2-3, 67e) a refait passer Bordeaux en tête. Et ce qui paraissait alors être un rêve s'est finalement transformé en cauchemar absolu.
L'attaque canarie remporte le bras de fer et fait (re)plonger Bordeaux dans ses démons
Une nouvelle accélération nantaise a donné l'opportunité à Kalifa Coulibaly d'inscrire de la tête un doublé rempli de rage dans la surface bordelaise (3-3, 72e). Quatre minutes plus tard, Moses Simon (4-3, 76e) tout d'abord, puis Osman Bukari (5-3, 89e) dans le money-time sont quant à eux venus enfoncer l'estocade dans le dos de Bordelais assommés par les circonstances et la pluie battante. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le vétéran Jimmy Briand a raté le pénalty du nul (88e) sur l'action précédente.
84 – Bordeaux a encaissé 84 buts en Ligue 1 cette saison, c’est d’ores et déjà le plus haut total pour une équipe sur un même exercice ces 40 dernières années. Noyade. #FCNFCGB pic.twitter.com/d58uV6wWTe
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Une situation révélatrice des difficultés collectives et d'une faiblesse mentale criante du côté des Girondins. Avec cinq buts concédés en une seule mi-temps, Bordeaux en est désormais à 84 buts concédés depuis le début de la saison, ce qui en fait la pire défense des cinq grands championnats européens.
Un sabordage intégral et un mal de tête infini pour une formation au pied de l'Everest. À quatre unités du barragiste Saint-Etienne (18e, 31 pts) et six du premier non relégable Clermont (17e, 33 pts), le défi s'annonce immense, même si quatre cartouches restantes sont encore à jouer et un droit à l'erreur plus que réduit.
