Alors que les boutiques de chaussures doivent rester fermées pendant le confinement, Harmony Baudoux va ouvrir son magasin à Eysines, près de Bordeaux. Elle appelle ses collègues à la soutenir.
Cette action intervient quelques jours après l’allocution du président de la République, Emmanuel Macron, annonçant l’instauration d’un nouveau confinement.« Je ne m’attends pas à faire un gros chiffre d’affaires mais c’est ma manière à moi de dire que je ne suis pas d’accord. On sera ouvert en respectant les limitations du nombre de personnes, la distribution de gel et l’obligation des masques, comme on le fait depuis la réouverture en mai. L’idée n’est pas de faire n’importe quoi mais d’alerter sur une situation de plus en plus critique pour nous. »
« On n’y croyait pas, on se demandait comment on allait pouvoir faire. Fermer les petits commerçants, c’est dénué de tout bon sens. Ce n’est pas chez nous que les gens attrapent le virus, c’est devenu tellement aseptisé. On a mis beaucoup d’efforts et de moyens pour permettre aux clients de continuer à venir en toute sécurité. »
Une nouvelle fermeture qui tombe au plus mauvais moment pour la commerçante :
« Octobre et novembre sont nos deux gros mois pour la collection d’hiver. Comme mars et avril sont nos mois les plus importants pour les pièces d’été. C’est vraiment difficile à encaisser de devoir fermer à chaque fois aux périodes cruciales. On a six boutiques à faire tourner, ce ne sont pas les aides promises aux entreprises qui vont rattraper le chiffre d’affaires perdu. »
Aujourd’hui, Harmony Dauboux témoigne d’un sentiment d’incompréhension :
« Pendant le premier confinement, on l'a respecté à la lettre parce que le virus était nouveau. Mais aujourd’hui, la situation se répète et on a l’impression qu’on n’a rien appris. Notre contestation ne vise pas non plus à faire fermer les rayons de vêtements dans les grandes surfaces. Nous voulons rouvrir les petites boutiques ! Aujourd’hui, ce sont les grandes plateformes de vente en ligne qui raflent la mise, c’est totalement incompréhensible. »
Pour mobiliser ses collègues et clients, la commerçante a partagé un cri d'alarme sur les réseaux sociaux, où elle dit craindre de se retrouver à nu :
Au-delà de l’ouverture de ce mardi 3 novembre, elle espère obtenir l’appui des élus locaux :« Pour l’instant, les autres commerçants restent frileux quant à l’idée d’ouvrir leur magasin en même temps que le mien. Ils partagent le même sentiment d’injustice mais craignent de se prendre une amende. Moi, je compte sur la compréhension des autorités. J’ai en tout cas le soutien de mes clients, qui pour la plupart me souhaitent du courage et me félicite. Même s’ils ne viennent pas pour acheter, j’espère que des clients viendront pour discuter et nous soutenir. »
« J’ai envoyé ma publication à la mairie d’Eysines, à la mairie de Bordeaux. Je vois que certains maires s’engagent en France en faveur des petits commerçants, j’espère être entendue ici aussi. Que les maires s’engagent ! »