Violences policières : les policiers expriment leur colère à Bordeaux et Périgueux, François Bayrou les soutient

Des policiers déposent leurs menottes à Bordeaux, Périgueux pour dénoncer les propos de leur ministre de tutelle, Christophe Castaner. Frnaçois Bayrou leur apporte son soutien ce vendredi 12 juin à Pau. 

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L'image se veut forcément frappante. À Bordeaux, comme dans devant d'autres commissariats en France, les policiers ont déposé leurs menottes en réaction aux propos de leur ministre de tutelle Christophe Castaner. 

Les raisons de la colère : l'interdiction de recourir à la "clé d'étranglement" comme technique d'interpellation, ce qui équivaut, selon les syndicats, à les laisser sans moyen pour arrêter des personnes violentes, ainsi que la "tolérance zéro" pour les faits de racisme dans la police, vue comme une accusation générale.

Alors en réplique, les policiers niçois ont lancé le mouvement suivi par une centaine de policiers devant le commissariat de Brodeaux ce jeudi 11 juin en fin de journée. Ils ont renouvellé leur mobilisation ce vendredi 12 juin à la mi-journée près du palais de justice de Bordeaux. 
Mobilisation aussi à Périgueux ce vendredi, le mouvement fait tâche d'huile. 

À Pau, les policiers ont eu la viste de leur maire François Bayrou, pour qui " . On ne peut pas mettre ainsi en accusation un corps tout entier parce qu’il y a pu avoir des dérapages partiels". Un signal fort de soutien aux policiers mis en cause nationalement ces jours derniers. Quitte à se mettre en porte-à-faux avec leur ministre Christophe Castaner et alors que la patron du Modem est un allié d'Emmanuel Macron  : "Je ne veux pas en faire une affaire de politique nationale" répond François Bayrou. 

François Bayrou explique sa démarhce à Iban Carpentier >

 "Nous sommes lâchés en rase campagne par notre propre ministre, c'est inédit!" réagit Philippe Rolland, le secrétaire général d'Unité SGP Police en Gironde, l'un des syndicats à l'origine du rassemblement des policiers,  sur l'antenne de France Bleu Gironde. " Bien sûr, il y a des cas de racisme dans la police mais ni plus ni moins qu'ailleurs, et ils sont systématiquement sanctionnés" poursuit le policier qui parle d'un profond sentiment d'humiliation des policiers bordelais suite à cette intervention. 

Face à la colère des policiers, Castaner à la peine

Christophe Castaner a tenté jeudi 11 juin de désamorcer la colère des policiers, sans y parvenir au regard des réactions virulentes à ses entretiens avec les syndicats de police, dans un contexte de relance des manifestations contre les violences policières et d'accusations de racisme.
"Les flics de France ne considèrent plus Christophe Castaner comme le supposé premier flic de France. Il nous a lâchés lundi, nous a jetés en pâture lundi. A lui de regravir l'Everest de la confiance", a tonné Yves Lefebvre, secrétaire général de Unité SGP Police, qui a appelé ses collègues "à ne plus interpeller, à ne plus intervenir".

"Je vois dans ces images la marque et les témoignages de l'amertume, de la tristesse et de la lassitude" des policiers qui ont "le sentiment d'être victimes d'amalgame", a réagi dans la soirée sur BFMTV Michel Lavaud, porte parole de la police nationale. 
Deuxième syndicat à être reçu, Alliance a également menacé d'actions revendicatives dans les prochains jours.

"Un ministre de l'Intérieur doit être derrière ses policiers", a souligné Fabien Vanhemelryck, secrétaire général. "Le ministre est en dehors des clous mais le président de la République l'est tout autant."
Christophe Castaner a également reçu l'Unsa-police jeudi, avant de rencontrer les officiers et les commissaires, ce vendredi 12 juin.

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