Cet été, plusieurs squats où logeaient des réfugiés ont été évacués sur ordre de la préfète. Démunis et sans logement, ces personnes ont pu compter sur le soutien d'associations. Aujourd'hui certains vivent dans un campement illégal à Bordeaux Lac, dans des conditions inhumaines.
C'est sous une tente qu'une famille syrienne de cinq enfants vit depuis plusieurs semaines. À Bordeaux Lac, un campement illégal s'est formé : une centaine de personnes dans le besoin y vit.
Chaque jour des bénévoles associatif viennent et essayent d'apporter un peu de confort.
Lucas Puech, de l'association Ovale Citoyen, dresse la liste des premières nécessités : "On a apporté des jouets, des vêtements de la nourriture, de l'eau des produits d'hygiène,..."
Dossier réalisé par notre équipe dans la métropole bordelaise :
En attente de logement
Réfugiés, demandeurs d'asile en situation légale ou illégale : ils attendent tous un logement.
« Nous sommes à la rue nous avons besoin de meilleures conditions de vie, car notre situation est très mauvaise et insalubre », déplore Alex, demandeur d'asile ukrainien.
Évacuations de squats
Cet été, plusieurs évacuations de squats de Bordeaux et son agglomération ont créé des situations alarmantes. Les personnes qui occupaient illégalement ces lieux se sont retrouvées du jour au lendemain à la rue.
Des associations ont temporairement pris le relais, mais aujourd'hui les solutions manquent.
À Bordeaux, plusieurs squats hébergeant des migrants et demandeurs d'asile ont été démantelés ces dernières semaines. Pour les associations, ces démantèlements successifs sont de plus en plus difficiles à gérer en période caniculaire.https://t.co/HiNT5VVxP4
— InfoMigrants Français (@InfoMigrants_fr) July 25, 2019
"La réouverture d'un accueil est indispensable"
Jean-François Puech, président de Ovale Citoyen, dénonce l'urgence de la situation : "La réouverture d'un accueil est indispensable pour renouer le lien avec tous ces gens là !"Selon lui, le département, la Mairie et les grosses associations sont favorables à une table ronde. Pour l'instant, seule la préfecture refuse ces discussions.
Aujourd'hui les portes de l'Athénée vont rester closes. Depuis le 11 juillet, c'est plus de 13000 petits-déjeuners ou repas servis, 500 personnes reçues par les permanences juridique, médicales, etc ... @nflorian33 il ne tient qu'à vous que cela perdure dès la semaine prochaine pic.twitter.com/zPngNqin99
— Ovale Citoyen (@OvaleCitoyen) September 1, 2019
Quand l'Église s'engage
Face à l'urgence, même l'Église catholique de Gironde a lancé un appel aux autorités, ainsi qu'à la solidarité citoyenne.
Michel Barrabès Diacre en charge de la pastorale des migrants ajoute : "Si 10% des personnes qui ont chez elles une chambre libre, ouvraient leurs maisons, je pense que le problème des personne à la rue et des migrants à la rue sur Bordeaux serait vite résolu."
Mission squat lancée par la métropole
Dossier chaud de la rentrée, la situation des migrants à Bordeaux est politique et ultra-sensible. Le président de Bordeaux Métropole, Patrick Boby, ne cache pas son malaise :
"Je ne peux pas me résoudre à voir des personnes, dont des enfants et des femmes dans la rue sans soins particuliers."
Alexandra Siarri, adjointe en charge de la cohésion sociale et territoriale à Bordeaux est sur la même longueur d'onde. Elle complète : "On est en train de réfléchir avec chacune des associations pour voir ce que l'on peut apporter"
La Métropole va lancer une "Mission squat" : le but est de comptabiliser les logements vacants dans l'agglomération et les squats insalubres pour pouvoir prendre en charge les familles à la rue.