Dans toute la France, des policiers manifestent ce jeudi 18 janvier 2024, à l'appel de leurs syndicats, pour protester contre les conditions de leur mobilisation l'été prochain pour la sécurité des jeux olympiques à Paris. Des rassemblements ont eu lieu à Bordeaux, Pau ou Hendaye.
Les képis bleus voient rouge ce jeudi. À l'appel de leurs syndicats, les policiers nationaux sont en colère à moins de deux cents jours des jeux olympiques de Paris.
Des rassemblements pour ce "jeudi noir", annoncé, ont eu lieu entre midi et 14 heures devant les commissariats. Dans les faits, à Bordeaux, ils étaient une centaine de fonctionnaires, de terrain et des bureaux à se regrouper, sous la pluie, devant l'hôtel de police.
"La délinquance ne prendra pas de vacances"
Dès ce jeudi matin à la gare Saint-Jean, une dizaine de représentants d'Alliance Police nationale et d'Unsa s'est retrouvée pour distribuer des tracts proclamant "la délinquance, elle ne prendra pas de vacances !" et "pas d'implication sans reconnaissance".
[ #18janvier2024 ] : Appel à la mobilisation ! RENDEZ-VOUS de 12h00 à 14h00 à l'angle de l'Avenue Victoria et de la rue de la coutellerie dans le 4ème arrondissement de Paris ! Pas d'implication sans reconnaissance ! #JOP2024 pic.twitter.com/UFj4Qzb6gE
— UNSA POLICE (@UNSAPOLICE) January 16, 2024
Au cœur de l'été, pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, 45 000 agents seront mobilisés, venus de toute la France. De quoi inquiéter sur les effectifs des forces de l'ordre qui pourront rester mobilisées en régions. Selon Sylvain Charenat, secrétaire régional adjoint du syndicat, "tous les CRS seront engagés sur les JO. On aura aussi des policiers de Nouvelle-Aquitaine qui vont monter à Paris."
A un moment, on va manquer d'effectifs et la sécurité sera moins bien assurée.
Sylvain CharenatSecrétaire régional adjoint syndicat Alliance (Nouvelle-Aquitaine)
Le syndicat se dit également inquiet pour les conditions de travail des policiers mobilisés sur l'événement. "On s'attend à 12 heures de vacations, pendant cinq jours de travail, pour un jour de repos", ajoute Christophe Gras, secrétaire régional du syndicat.
Moins de monde sur la côte
Dans la région, Alliance pointe du doigt aussi l'absence de renforts saisonniers, habituellement prévus dans les stations balnéaires très fréquentées. "Nous avons par exemple généralement une douzaine de policiers en renforts au commissariat de Biarritz l'été. Cette année, on aura personne. Hors CRS, cela fera entre 25 et 30 policiers en moins sur la côte basque", assure Laurent Vitiello, secrétaire départemental Alliance dans les Pyrénées-Atlantiques.
Il n'y aura pas non plus de CRS sauveteurs sur les plages océanes, de CRS à VTT ou sur les fêtes de Bayonne.
Laurent VitielloSecrétaire départemental Alliance (Pyrénées-Atlantiques)
Les fêtes de Bayonne, traditionnellement organisées fin juillet, ont été d'ores et déjà avancées du 10 au 14 juillet, avant les JO du 26 juillet au 11 août. En Gironde, ils étaient 42 policiers en renforts sur la côte l'été dernier.
Service minimum
Des manifestations ont été organisées ailleurs dans la région : ils étaient une trentaine d'adhérents Alliance à Hendaye, pont de Béhobie, à la frontière, rejoints même par le maire Kotte Ecenaro. À Pau, les policiers étaient une vingtaine.
Dans toute la France, "300 commissariats sont bloqués" ce jeudi selon Alliance et seules les urgences seraient assurées. "Un service minimum sera mis en place" ont lancé les syndicats qui disent avertir le ministère de l'Intérieur depuis novembre dernier. Ils demandent, entre autres, des "engagements sur les conditions de travail, l'accompagnement social (gardes d'enfants)" et des "primes exceptionnelles".