Cette installation Seveso crée la polémique et fait trembler les habitants : "On nous a mis devant le fait accompli"

L'installation sur les bords de Garonne d'une usine de transformation de nickel et de cobalt, classée Seveso seuil haut, continue d'inquiéter à Parempuyre, en Gironde. Alors que la mise en service est envisagée pour 2027, une enquête publique va bientôt être lancée.

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Le projet d'usine de transformation de métaux sur les bords de Garonne continue de créer des remous. Parempuyre, commune de 10 000 habitants aux portes de Bordeaux organisait une réunion publique, ce mardi 24 septembre, en présence du porteur de projet pour rassurer sa population sur l'installation d'une usine de nickel et de cobalt. Face à elle, les riverains sont nombreux à s'opposer aux ambitions de la société bordelaise Electro Mobility Materials Europe (EMME).

Risques industriels

Destinées aux fabricants de batterie pour voitures électriques, près de 20 000 tonnes de nickel et 3 000 de cobalt seraient converties en sulfate par an dans cette usine. Une production qui ravive d'abord des inquiétudes écologiques. "Cela va artificialiser des terres agricoles et des zones humides. Ce genre de projet a un impact majeur sur l'environnement, au-delà des risques industriels qu'il comporte", témoigne un membre d'une association citoyenne du territoire. 

Plusieurs réunions publiques sont organisées par la municipalité de Parempuyre en présence du porteur de projet de l'usine de nickel et de cobalt. © Nicolas Pressigout / FTV

L'usine serait construite sur le site de Grattequina, appartenant au port de Bordeaux. le lieu est stratégique : il est situé au bord du fleuve, pour faciliter le transport maritime, notamment de matières premières en provenance d'Indonésie, des Philippines, du Brésil ou encore d'Europe du Nord, indique la société EMME. 

Mais le site est classé Seveso "seuil haut" et les risques industriels préoccupent les locaux. "Cela veut dire que le nickel et cobalt ne doivent pas aller dans l'eau dans sa forme finale, car il est soluble. Ce ne sont pas des risques d'explosion, de pollution atmosphérique... On est évidemment surveillés et soumis à tout un tas d'évaluations", tient à rassurer Antonin Beurrier, le président d'EMME.

Modifier le PLU

Non constructible jusqu'à présent, la zone pourrait être déclassée par modification du PLUi pour permettre à ce projet d'aboutir. "Ça nous semble complètement incongru. Le plan est validé par la municipalité et la Métropole, mais les citoyens ne sont pas concertés. Nous sommes mis devant le fait accompli", se désole Martine, une habitante de la commune. 

L'estuaire est en grande difficulté depuis une dizaine d'années. La diversité de la Garonne s'effondre, on devrait y faire attention... Ce n'est clairement pas un endroit pour implanter ce type d'usine.

Florence Bougault

Administratrice à la Sepanso Gironde

De l'autre côté de la rive, Saint-Louis-de-Montferrand a été classée ZED (zone extrême danger) après avoir été submergée par les eaux. "La question à se poser avant de faire une industrialisation est celle de l'endroit. Là, on est sur une zone qui, avec le réchauffement climatique, va subir de plus en plus d'inondations, des pluies importantes avec des crues", alerte Florence Bougault, administratrice à la Sepanso Gironde.

500 emplois

La municipalité de Parempuyre défend l'installation de l'usine, qui promet de créer 500 emplois "dont 200 CDI en direct chez EMME", insiste son président. Le marché est présenté comme prospère, alors que l'Union européenne a interdit la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035. "C'est un projet porté par l'État et l'Europe. Quand on est maire, on regarde l'intérêt général, les retombées pour la ville. Le porteur de projets nous apporte des garanties au fur et à mesure", assure Béatrice de François, la maire de Parempuyre.

Après une première réunion organisée ce lundi 24 septembre, les habitants vont pouvoir donner leur avis lors d'une enquête publique, qui devrait être lancée dans les semaines à venir. Une prochaine réunion d'informations est prévue au pôle culture évasion d'Ambarès-et-Lagrave, jeudi 3 octobre, à 18 h. Si aucun frein n'est d'ici là identifié, la société EMME espère commencer les travaux de l'usine, du laboratoire et de la zone portuaire dans le courant de l'été 2025, pour une mise en service en 2027.

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