Depuis plusieurs années, plus de cent scientifiques néo-aquitains collaborent au sein du comité Ecobiose, pour étudier l'érosion de la biodiversité et son impact sur l'économie de Nouvelle-Aquitaine. Ils viennent de présenter un premier rapport.
Les productions viticoles, sylvicoles et agricoles de Nouvelle-Aquitaine dépendent directement de la préservation de la biodiversité.
C'est le constat réalisé par Ecobiose, comité scientifique régional de la biodiversité, qui rassemble 150 spécialistes et chercheurs.
Ces derniers ont compilé plusieurs centaines de rapports et recherches réalisés dans la région, pour quantifier l'importance de la biodiversité dans l'économie du territoire, et viennent de présenter leurs premiers résultats au Conseil Régional.
L'importance économique "considérable" des abeilles
"Une parcelle de colza ou de tournesol qui a cent fois plus d'abeilles qu'une autre, peut avoir des rendements augmentés de 40% en moyenne", illustre le chercheur et coordinateur du projet Vincent Bretagnolle.
"Cela représente un bénéfice, en terme de revenus pour l'agriculteur dans le cas du colza, de 120 euros par hectare. C'est tout à fait considérable."
C'est l'un des principaux résultats du chapitre "plaines agricoles" ?du rapport d'@Ecobiose sur les rôles de la #biodiversité , présenté par @sabrina_gaba à l'hôtel de Région à Bordeaux ce matin, en présence de @nthierry & @al_rousset pic.twitter.com/ssZ7z3JrIa
— Comité Ecobiose (@Ecobiose) July 2, 2019
Préserver la vie du sol
De la même façon, une diversité de micro-organismes dans le sol permet d'épurer l'eau des produits phytosanitaires qui s'y trouvent.
Les viticulteurs par exemple sont invités à se passer de plus en plus de pesticides et à laisser les inter-rangs de leurs vignes enherbés.
Quelles conséquences politiques ?
Le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine va, dès son prochain budget, réorienter ses subventions pour aider à cette transition écologique.
"Il va falloir orienter l'argent public pour privilégier l'autonomie alimentaire des élevages, faire en sorte que la consommation soit plus locale, privilégier l'agro-écologie, le bio, le maraîchage, plutôt que les grands céraliers et les grandes cultures qui appauvrissent la biodiversité, et tuent les sols" réagit Nicolas Thierry, vice-président du conseil régional en charge de l'environnement et de la biodiversité.
L'intégralité du rapport d'Ecobiose est attendue à l'automne prochain.
Le reportage de Sandrine Valéro et Nicolas Pressigout :