Mars 2020 : le robot Perseverance et sa SuperCam, conçue par des chercheurs bordelais, décolleront cet après-midi

Le robot Perseverance s’envolera, ce jeudi 30 juillet, direction Mars. Sa mission : découvrir des traces de vie, sur la planète. Une équipe de chercheurs bordelais a conçu Supercam, les yeux du robot. 

Le compte à rebours est lancé. À 13h50, le robot Perseverance quittera la terre à bord de la fusée de la Nasa. Un moment important pour l’équipe de chercheurs bordelais du Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux (LAB) et du Centre lasers intenses et applications (CELIA), qui a conçu SuperCam. 

“Le laboratoire avait déjà créé une caméra pour Curiosity qui s’appelait ChemCam. Celle-ci était mieux, alors on la baptisée SuperCam”, sourit Philippe Caïs, ingénieur de recherches au LAB.  

Repérer les meilleurs échantillons

Cette caméra haute résolution, composée d’un laser et de trois spectromètres, perchée à deux mètres au-dessus du robot devra repérer les meilleurs échantillons à prélever. Elle est également assemblée à des capteurs qui enregistreront les sons environnants.

“Cette caméra est la tour de contrôle de Perseverance. Nous avons un an pour identifier les meilleurs d’échantillons sur la quarantaine de cibles identifiées. Nous prélèveront ensuite des carottes de quelques centimètres que le robot déposera pour qu’ils soient ensuite récupérés”, explique Philippe Caïs. 
Une seconde mission, déjà en préparation devra envoyer une fusée et un petit robot pour collecter ces échantillons et les disposer dans une fusée, en orbite. Il faudra une troisième opération pour récupérer ces échantillons et les ramener sur Terre. “Nous devrions récupérer ces échantillons entre 2024 et 2030”, envisage Philippe Caïs.
 

Vie extraterrestre

Après avoir remporté l’appel d’offre de la Nasa, parmi 58 candidatures, les chercheurs bordelais ont travaillé, pendant cinq ans pour élaborer cette caméra. “Au total, ce sont 110 chercheurs de sept laboratoires français et autant d’industriels qui ont travaillé sur ce projet qui veut prouver l’existence d’une vie extraterrestre”, explique Philippe Caïs.

Des traces de vie, ces scientifiques en sont convaincus. Depuis les années 2000, la Nasa a mené plusieurs missions pour démontrer la présence d’eau et l’habitabilité de Mars. “Il y a trois milliards d’années, Mars avait la même vie que sur Terre. Elle s’est cependant arrêtée, contrairement à la Terre, car la planète était trop petite et l’eau s’est évaporée ou a gelé”, détaille le chercheur bordelais.


Désormais la question à laquelle devront répondre les chercheurs est : la vie ayant émergé à cette époque aurait-elle pu se développer, comme sur Terre ? “Les échantillons seront ensuite étudiés au Célia, par une équipe dirigée par Bruno Bousquet, pour découvrir des traces de vie fossiles qu’ils recèlent”, précise Philippe Caïs.
 

Lancement spécial Covid

À cause de la crise sanitaire, les chercheurs français n’ont pas pu se rendre à Cap Canaveral, en Floride d’où sera lancée la fusée. Il se sont donc donné rendez-vous à la Cité de l’Espace à Toulouse, où l’ambiance promet d’être électrique. 

“Ce sera surtout les trente premières secondes qui seront cruciales. Elles déterminent si la trajectoire de la fusée est bonne. Si ce n’est pas le cas, elle devra exploser, mais j’ai confiance”, se rassure Philippe Caïs. Le lancement sera en direct sur la chaîne télévision de la NASA et sur YouTube. Une émission Twitch est également organisée. Le prochain rendez-vous est désormais fixé au 18 février prochain, pour l’atterrissage sur Mars du petit robot, qui commencera alors sa mission.
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