On connaît souvent l'histoire de la biscuiterie nantaise LU, moins souvent celle de la biscuiterie Olibet. Pourtant la marque girondine remonte aux années 1840 à Bordeaux, et s'était installée à Talence pendant 130 ans. Aujourd'hui, des descendants de la famille Olibet voudraient la faire revivre.
A 86 ans, Jean-Marie Phélouzat n'a rien oublié de ses 24 années passées à l'usine Olibet de Talence.
Entré en 1949 à l'entretien des machines, il gravira les échelons un à un de la production à la direction…
C'est ici qu'il a tout appris avant de poursuivre sa carrière dans la direction de plusieurs chocolateries. Une carrière qui l'a amené à parcourir le monde. Pourtant, c'est à Talence qu'il débute sa carrière et qu'il participe à l'histoire d'Olibet.
Des biscuits "de mer" aux biscuits "fantaisie"
A l'époque de la marine à voile, le biscuit est apprécié des marins car sa cuisson longue lui permet une conservation de plusieurs mois. Ce n'est pas pour rien que les biscuiteries s'installent sur des ports (Bordeaux, Nantes,...)L'histoire d'Olibet commence en 1840 avec Jean-Honoré au cœur de Bordeaux rue du pas-St-Georges.
Il est fils de marin et fabrique des biscuits dans sa boulangerie mais il les améliore. Il joue sur le goût, la forme et très vite il cherche à en fabriquer un peu plus.
Nous sommes en pleine révolution industrielle et il a alors l'idée d'envoyer son fils Jean-Eugène en Angleterre (il a alors 17 ans) pour s'informer sur les modes de production.
Après avoir élargi son atelier, il monte l'usine de Talence en 1872.
L’une des toutes premières à utiliser la réclame, qui développe l’image d’une marque moderne, associant le luxe à la nouveauté. Durant la Belle Epoque, elle profite de l’accélération de l’urbanisation et de l’élévation du niveau de vie pour diffuser ses produits auprès d’un public croissant. Dans ce contexte favorable, elle travaille à la constitution d’un véritable modèle de consommation. (...)
Olibet occupe une place à part dans sa branche car elle est la première à disposer d’un réseau d’usines à l’échelle du pays. La collection de photographies montrant les ouvriers au travail dans les usines de Suresnes, Talence et Renteria décrit les étapes du processus de fabrication. On pourra observer le niveau de spécialisation des tâches, leur coordination et le rythme collectif que celle-ci impose. Ce que les Anglais nomment flow process consiste dans l’usage des containers sur les rails ou de la pente, en vue d’accélérer le processus de fabrication. (Source : biscuitsolibet.com)
Au 19ème, le biscuit accompagne une évolution des mœurs. Imitant les britanniques, les Français découvrent l'heure du thé. Et la petite bourgeoisie aime recevoir et s'entourer de beaux objets.
Vers 1850, les produits étaient vendus en vrac, les commerçants n’avaient qu’un rayon d’action limité. Tout cela change entre 1880 et 1914. Certains produits alimentaires d’épicerie sont emballés et vendus sous des noms de marques. (...) Olibet se définit comme la « Première marque française », et l’œuvre, que certains collectionneurs affectionnent encore aujourd’hui, (boîtes, cartes, affiches…), témoigne de l’immense créativité de l’entreprise. (biscuitsolibet.com)
Regardez le reportage de Catherine Bouvet et Jean-Michel Litvine (montage : Boris Chague).
Lefèvre Utile, le concurrent historique
A Nantes aussi, on fait des biscuits et la maison LU, Lefèvre-Utile va devenir le principal concurrent.Olibet était souvent à l'origine de nombreuses recettes et a obtenu une quarantaine de médailles et distinctions à l'international.
Un retour de la marque Olibet ?
Aymeric Olibet vient de racheter le médailler de l'entreprise. Avec son cousin, Marc Ancely, ils sont les arrière petit-fils d'Eugène, fondateur de la première usine à Talence.Ils se sont mis dans l'idée de relancer la marque. Ils travaillent avec Jean-Marie aussi, à l'élaboration d'une recette revistée "bio" de la demie-lune", un des biscuits phares de la marque.
Ces biscuits de la marque "vintage devraient être bientôt vendu en épicerie fine…