Ce lundi 11 mars, une centaine d'agriculteurs ont convergé vers le Conseil régional. Les paysans de la Coordination rurale voulaient perturber la session plénière et interpeller son président Alain Rousset. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre alors qu'une délégation a été reçue à l'hôtel de Région.
Vers 8 heures ce lundi 11 mars, des affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et la Coordination rurale qui souhaitait être reçue par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux lors de l'ouverture de la session plénière. Les CRS ont riposté par l'usage de gaz lacrymogènes, de brefs affrontements ont eu lieu avant un retour au calme. Une délégation devait rencontrer le président de la Région Alain Rousset dans la matinée. "On va s'inviter à la session plénière", insistait ce matin José Perez, coprésident de la CR47.
Peu avant 9 heures, une délégation d'une quinzaine d'agriculteurs est entrée au Conseil régional, avec en tête, Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne. "Moi, je veux être à la plénière, s'est-il agacé alors qu'il était reçu par des représentants, mais aussi par le président Alain Rousset. Je veux que ce qu'on a à dire soit entendu par tous les élus." Finalement, le syndicat agricole a pu accéder à la session plénière peu après. "Le dialogue avec le président et les élus peut enfin avoir lieu", a indiqué la Coordination rurale sur X (ex-Twitter).
La @coordinationrur est reçue par les élus de la @cr_aquitaine en plénière. Le dialogue avec le président @al_rousset et les élus peut enfin avoir lieu. #stopneoterra #stopcogestion @partisocialiste @lesRepublicains @RNational_off @Reconquete_off @PCF @EELV @MoDem @Renaissance pic.twitter.com/piyzxzYsmW
— Coordination Rurale (@coordinationrur) March 11, 2024
Prise de parole lors de la plénière
Entouré du président de la région, Alain Rousset, et des membres de la Coordination rurale, le chef de file Serge Bousquet-Cassagne a pu prendre la parole face aux conseillers régionaux. "Il y a des dossiers qui ont été instruits en juin 2023 et qui n'ont pas encore été payés, c'est un vrai scandale, mais ça, c'est parce que vous êtes les actionnaires d'une usine à gaz", tance le président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne à propos des aides accordés aux exploitants. "Nous avons parfaitement conscience de la souffrance d'une partie des agriculteurs", tempère Alain Rousset.
Si les agriculteurs ont d'abord été applaudis, notamment par les élus du Rassemblement national, à leur entrée dans l'hémicycle, les échanges se sont intensifiés par la suite. "Inadmissible", "démocratie bafouée", les élus ont reproché l'attitude du syndicat agricole. "Quand il y a un débat, on s'écoute, il faut engager un processus de discussion", tentait d'apaiser le président de la région Alain Rousset.
Pneus, bâches et lisier
Les agriculteurs en colère sont arrivés très tôt pour "ne pas perturber la circulation de ceux qui travaillent" et avaient déjà investi l'esplanade du Conseil régional à 6 heures. Une centaine de tracteurs de toute la Gironde et des départements limitrophes ont convergé vers le quartier Meriadeck pour "perturber la session plénière" qui doit durer deux jours et qui a débuté à 10 heures. Une mobilisation à l'appel la Coordination rurale pour interpeller le président de région sur sa politique agricole et sur la question de l'eau et des retenues collinaires.
Des pneus, des bâches et du lisier ont été déversés à leur arrivée sur place. "On veut des explications de la part de monsieur Rousset", martèle José Perez, coprésident de la CR47.
#AgriculteursEnColère le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine cible de leur colère. La coordination rurale 24 et 47 à l’origine de l’action. Les forces de l’ordre ont bloqué l’accès. @franceinfo @FlorianRinguede pic.twitter.com/6Mukw3vo6a
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) March 11, 2024
Une politique agricole critiquée
La préfecture de Gironde avait annoncé, dans la soirée du dimanche 10 mars, des perturbations à prévoir sur la rocade de Bordeaux. Finalement, peu de ralentissements ont été constatés sur le pont François Mitterand. Ce lundi matin, à 8 heures, près de 80 agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs étaient déjà arrivés devant le Conseil régional. "Vous pouvez rassurer les usagers de la route, on ne bloquera pas la ce matin", a tenu à préciser le président de la Coordination rurale de Gironde, Lionel Lorente, au micro de France Bleu.
En revanche, les transports en commun étaient perturbés ce matin. À midi, la ligne A est toujours interrompue entre Saint-Augustin et Sainte-Catherine et des déviations sont à prévoir sur les lignes de bus qui circulent dans le centre-ville.
📢🔴Manifestation des agriculteurs en cours #TBMBus2 #TBMBus3 #TBMBus16 #TBMBus86 #TBMTram A + d'infos >> https://t.co/1eo1RcStgX pic.twitter.com/R65Eaf2NUQ
— TBM - Transports Bordeaux Métropole (@info_tbm) March 11, 2024
Après des actions menées chez des négociants de vin ou devant des supermarchés Lidl, les exploitants pointent "la politique de la région" Nouvelle-Aquitaine, demandent une augmentation du budget alloué à l'agriculture et critiquent les propos de son président, Alain Rousset. "Au Salon de l'agriculture, il a dit ouvertement que tous les agriculteurs étaient des pollueurs, c'est scandaleux", argue José Perez, de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne.
Des aides mal réparties ?
Surtout, les paysans réclament des explications concernant "une politique économique anti-agriculture". "Aujourd'hui, la région attribue des aides aux uns plus que les autres", abonde José Perez.
"On a des revendications régionales, on a des financements agricoles qui gèrent le phénomène de l'eau et de l'irrigation où on a subi une augmentation taxe importante, on est la seule région de France", précisait sur France Bleu le président de la Coordination rurale de Gironde Lionel Lorente.