"On voit le rythme cardiaque du patient en direct" Le CHU de Bordeaux lance des équipes mobiles pour éviter la saturation des urgences

Cette Unité Mobile Hospitalière Paramédicalisée a été mise en place en mars dernier à Bordeaux. Elle est l'une des premières de France à avoir vu le jour. Une infirmière et un ambulancier se rendent chez vous tout en gardant un lien téléphonique permanent avec un médecin. Cette équipe n'intervient pas en cas d'urgence vitale et permet de désencombrer les urgences qui reçoivent jusqu'à 4000 appels par jour.

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Toutes sirènes hurlantes, l'ambulance se dirige vers le domicile d'une femme âgée de 70 ans. À son bord, une ambulancière et une infirmière reliée par téléphone au médecin régulateur des urgences. "Il faut faire vite pour lever le doute", explique Pascale Martinet, infirmière au pôle Urgences du CHU de Bordeaux. "C'est une personne qui présente une douleur thoracique quand même typique. Cela peut cacher un infarctus". 

En lien permanent avec un médecin

Une fois sur place, le personnel paramédical mène la consultation. "Est-ce que lorsque j'appuie, cela vous fait mal ?", demande Pascale Martinet à la patiente. "Je vais faire un électrocardiogramme qu'on va envoyer au médecin régulateur et qui va l'analyser". Un examen auquel l'infirmière a été formée et qu'elle envoie directement au médecin avec qui elle échange au téléphone. "Vous avez de quoi prendre les paramètres vitaux ?" interroge celui-ci au bout de la ligne. "On voit en direct le rythme cardiaque du patient, sa saturation, sa tension", détaille Emmanuel Degonde, médecin urgentiste au CHU de Bordeaux. "S'ils veulent faire un électrocardiogramme, ils peuvent nous transférer l'image. Donc, on a le visuel et après, on a évidemment le téléphone".

On est tout le temps en lien avec ce qui se passe sur place.

Emmanuel Degonde,

médecin urgentiste au CHU de Bordeaux.

 

Les médecins valident donc les protocoles mis en place par l'équipe mobile. Ce sont eux aussi qui prennent la décision d'hospitaliser un patient. Pascal Martinet, en l'occurrence, reçoit comme directive d'envoyer la patiente faire des examens complémentaires dans la clinique la plus proche puisque son état n'est pas jugé sérieux. Les pompiers prennent alors le relais pour lui permettre de s'y rendre. 

Pour quels types d’interventions ?

"En dehors des situations de détresse vitale et des situations à risque de détresse vitale, pour lesquelles l’envoi d’une Unité Mobile Hospitalière Médicalisée (UMH-M) est nécessaire, et afin de
permettre une réponse précoce et graduée aux situations d’urgence, un infirmier peut être habilité à
réaliser des actes diagnostiques et thérapeutiques sous forme d’actions protocolisées sous validation
du médecin régulateur urgentiste du SAMU", indique le CHU de Bordeaux.


Voici donc les interventions que peuvent réaliser ces unités mobiles :
- Douleur médicale ou traumatique
- Hypoglycémie avec trouble du comportement et difficulté de resucrage par voie orale
- Douleur thoracique non traumatique à faible risque de SCA (Syndrome Coronarien Aigu)

Une équipe expérimentée en urgences

Cette prise en charge d'urgences non vitales génère plus d'autonomie pour l'équipe paramédicale, mais aussi plus de responsabilités. "C'est toujours une petite pression quand même du coup parce qu'on a plus de médecins", explique l'infirmière. "Là, c'est vraiment nous qui sommes responsables de nos actes et de ce qu'on fait".

Nous sommes les yeux et les oreilles du médecin régulateur.

Pascale Martinet, infirmière.

 

"Seuls les infirmiers exerçant dans une structure d’urgence avec une expérience et une pratique continue de l’activité spécifique de SMUR en Unité Mobile Hospitalière Médicalisée, ou en SU avec une activité de salle d’accueil d’urgences vitales sont habilités à intervenir au sein de l'Unité Mobile Hospitalière Paramédicalisée", précise la direction du CHU.

Jusqu'à 4 000 appels par jour

Pour le chef des urgences, ce dispositif représente une véritable révolution. Chaque jour, le pôle de régulation des urgences reçoit en moyenne 2000 appels. Cela peut monter jusqu'à 4 000 par forte activité. "Le but, c'est d'apporter une réponse adaptée aux besoins de santé et de ne pas forcément tout médicaliser, car il n'y en a pas forcément la nécessité, et de mieux utiliser les compétences de chacun", analyse Thomas Mesnier, chef du pôle Urgences du CHU de Bordeaux.  

"Il ne s’agit pas de proposer une offre dégradée destinée à pallier une carence d’Unité Mobile
Hospitalière Médicalisée (UMH-M), mais de rationaliser l’usage des ressources médicales, en mettant
à profit la possibilité de positionner un Infirmier de structure d’urgence et un ambulancier de SMUR
sur des typologies d’interventions définies et faisant l’objet de protocoles de soins infirmiers
spécifiques", explique le CHU.

En septembre prochain, l'unité devrait être renforcée avec pour objectif d'étendre son périmètre au-delà de la Métropole bordelaise et de recruter douze personnes (six infirmières et six ambulanciers) pour une mobilisation quotidienne et 24h/24. 

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