Une campagne de vaccination contre les papillomavirus est organisée au sein des établissements de Nouvelle-Aquitaine. Elle concerne tous les collégiens et collégiennes en classe de 5ᵉ.
Aller au plus près des élèves. À partir de la rentrée 2023, tous les collégiens en classe de 5e pourront se faire vacciner contre les papillomavirus, directement au sein de leurs établissements. C'était une annonce du président de la République, le 28 février dernier. En Nouvelle-Aquitaine, l'Agence régionale de la santé (ARS) travaille depuis longtemps au déploiement de cette campagne de vaccination, en coopération avec le rectorat.
L'objectif est de faciliter l'accès à la vaccination pour les 70 000 élèves de 5ᵉ que compte la région. "Pour les parents, on simplifie les choses : il n'y a pas besoin de faire des déplacements, d'aller chez le docteur, puis de se rendre à la pharmacie avec l'ordonnance, de récupérer le vaccin et de reprendre rendez-vous chez le médecin", a expliqué Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
Les garçons sont aussi concernés
Dans la région, les filles sont un peu plus vaccinées contre les papillomavirus (HPV) que dans le reste de la France (46% des filles ont reçu deux doses de vaccins en Nouvelle-Aquitaine, contre une moyenne nationale de 41,5%). Du côté des garçons, seuls 9 % sont vaccinés en Nouvelle-Aquitaine (un chiffre similaire à la couverture vaccinale nationale). Pourtant, le vaccin n'est pas réservé aux filles.
"Les papillomavirus peuvent être à l'origine de cancers, notamment ORL chez les garçons", a insisté Benoit Elleboode, lors d'une conférence de presse de présentation du dispositif, mercredi 7 juin. Chaque année, les papillomavirus sont à l'origine de 6 300 nouveaux cancers (du col de l'utérus, du pénis ou de la sphère ORL par exemple). Un quart de ces cancers touche les hommes directement. Par ailleurs, pour arrêter la circulation de ces virus sexuellement transmissibles, il faut vacciner garçons et filles.
Dans le cadre de relations sexuelles, un homme non-vacciné peut transmettre à une femme non-vaccinée. Si on veut arrêter la propagation, il faut vacciner les deux.
Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
Une première dose à partir d'octobre
Cette campagne de vaccination se déroulera en trois phases. Dès le mois de juin, les établissements scolaires transmettront des informations sur le virus et le vaccin aux familles. Au mois de septembre, les parents qui le souhaitent pourront signer une autorisation qui sera directement renvoyée à l'ARS via une plateforme sécurisée. Puis à partir d'octobre, la phase de vaccination débutera.
Afin de simplifier au maximum la démarche, les équipes d'un centre de vaccination se déplaceront au sein du collège, afin de vacciner les élèves directement dans les locaux. Une deuxième injection sera réalisée en avril.
Le rôle des collèges, c'est d'être vecteur d'informations et facilitateur.
Christophe Nayl, principal du collège de Bourran à Mérignac
Un vaccin "sûr et efficace"
Une expérimentation de ce type avait été menée dans le Grand Est à partir de 2020, même si la vaccination n'était pas systématiquement réalisée en milieu scolaire. Parmi les enfants qui n’étaient pas vaccinés, 24 % avaient pu bénéficier d’une protection vaccinale lors de la première année, et 21 % en 2021-2022.
En Nouvelle-Aquitaine, le directeur de l'ARS espère pouvoir vacciner le maximum de collégiens. "Avec le temps, les choses vont se roder", anticipe Benoît Elleboode, qui tient à insister sur l'efficacité et la sureté du vaccin. "600 millions de doses de vaccin ont déjà été injectées dans le monde, s'il devait y avoir des problèmes, on le saurait", assure-t-il.
L'ARS incite donc tous les jeunes éligibles (filles et garçons de 12 à 19 ans), à se faire vacciner le plus tôt possible.