Le bras de fer se poursuit entre certains enseignants de l'université de Bordeaux et la présidence. Ils protestent ainsi contre Parcoursup, ses modalités et ses finalités. Plus de 2700 jeunes ont choisi la sociologie pour 280 places. Les enseignants démissionnaires ne veulent pas de sélection.
Parcoursup fait des remous en sociologie à Bordeaux. Alors que les 280 étudiants retenus dans un premier temps devraient avoir la réponse à leur candidature à 18 heures ce mardi, 7 enseignants sur 20 ont démissionné de certaines de leurs fonctions confirme la communication de l'université.
Depuis le début du mouvement, les enseignants de sociologie ont marqué leur opposition à ce nouveau dispositif. Mercredi dernier, ils ont manifesté Place de la Victoire. Quatre-vingt enseignants accompagnés d'étudiants ont formé une chaîne humaine pour dénoncer un passage aux forceps. En clair, ils ne veulent pas de sélection et ont classé ex aequo les 2729 jeunes candidats de cette filière.
La commission qui devait établir ces choix ne s'est donc pas tenue car la Présidence ne voulait pas valider cette méthode. La réponse a donc été la nomination d'une nouvelle commission. Les enseignants démissionnaires déplorent qu'ils n'en aient pas même été avertis. C'est ce qu'ils écrivent dans un courriel adressé à la présidence ce mardi.
Sans qu’aucune réponse n’ait été faite à nos demandes, sans qu’aucun dialogue n’ait été proposé, nous apprenons que cette nouvelle commission a été nommée. Nous considérons que ce fait constitue une remise en cause de notre autonomie professionnelle et du principe d’indépendance de toute commission pédagogique, et nous vous informons que nous démissionnons ce jour de nos tâches administratives et électives.
Des moyens supplémentaires
Les enseignants en charge de mettre en musique ce dispositif controversé avaient fait savoir au président de l'université qu'il fallait des postes d’enseignants-chercheurs, des tuteurs etc... afin de pouvoir accueillir ces étudiants potentiels à la rentrée et ce alors que les effectifs de bacheliers sont en constante augmentation.
Face à la désignation d'une autre commission pour établir la sélection, les enseignants et enseignants chercheurs de sociologie évoquent "une remise en cause de leur autonomie professionnelle et du principe d’indépendance de toute commission pédagogique". Christophe Pebarthe, représentant le syndicat de l'enseigenement supérieur Snesup, dénonce la décision de la Présidence de l'université.
On est dans l'abus de droit. Les commissions sont souveraines.
Le représentant syndical dénonce tous azimuts une réforme appliquée sans qu'une loi ait examiné des décisions de poids.
Depuis le début du mouvement de contestation, la faculté de la Victoire, qui accueille la filière sociologie, a été très mobilisée contre la réforme.