Le 20 novembre 1989, la Convention internationale des droits de l'enfant était adoptée par l'ONU. Cette date anniversaire est célébrée toute la semaine à Limoges. L'occasion de rappeler qu'en 2024 encore, "le respect des droits des enfants est malmené".
Lorsque Lana, huit ans, doit parler de ses droits, elle a tout de suite une histoire à raconter. "Quand j'étais petite, on me disait que j'étais grosse. Alors, je me suis vexée et j'en ai parlé à mes parents. Les autres élèves se sont fait fâcher. J'étais en grande section. C'était du harcèlement scolaire", explique la fillette, invitée avec ses camarades de classe à visiter la salle du conseil municipal de Limoges.
À l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, le 20 novembre, pour l'anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfance adoptée par l'ONU en 1989, l'occasion est bonne de rappeler aux petits, comme aux grands, que les enfants ont des droits et qu'il faut les respecter. Pour Lana, "le droit de garder des choses pour nous et des fois de devoir tout dire à nos parents", mais aussi "d'aller à l'école, de penser à ce que l'on veut, d'avoir des rêves, de poser de questions", liste-t-elle.
Des conséquences sur leur avenir
"Plus le temps passe et plus le respect des droits de l'enfance, en France et dans les pays développés, est malmené. Il y a des problèmes de déscolarisation, de santé mentale, de harcèlement ou encore d'espaces de vie qui ne sont pas sains. Cela pose souci pour leur avenir", indique Marie-Françoise Bardet, présidente du Comité UNICEF du Limousin qui co-organise cette journée d'animations avec la Ville pour la septième année consécutive.
Le rapport 2024 de la Défenseure des droits enfants, publié ce mercredi 20 novembre, est justement consacré aux conséquences de la dégradation de l'environnement. Dans celui-ci, vingt recommandations sont avancées afin de protéger les jeunes face à la crise climatique : accès à une alimentation saine et durable, à l'eau potable, rénovation des bâtiments scolaires, piétonnisation des abords des écoles ou encore généralisation des consultations dédiées à l'exposition prénatale aux pesticides.
Consultations avec des avocats
L'antenne locale de l'UNICEF agit au quotidien pour défendre la cause des enfants, à travers une sensibilisation aux droits. Lorsque cela ne suffit pas, les avocats sont là pour prendre le relais. L'association "Avo droits les jeunes" organise tous les mercredis, de 14 h 30 à 16 heures, des consultations gratuites et anonymes pour les mineurs à la Maison de l'avocat, place Winston Churchill, à Limoges.
"Les demandes sont variables. Cela va du simple renseignement pour une situation qui angoisse le jeune, mais se révèle assez simple, à des situations très lourdes. Il est arrivé qu'à l'issue de la venue d'un mineur, on ait déclenché des mesures de protections pour mettre en sécurité l'enfant", détaille Maître Nathalie Préguimbeau, présidente d'Avo droits les jeunes, créée il y a plus de vingt-cinq ans.
Parfois, les jeunes ont besoin de simples renseignements. D'autres fois, ils ont besoin d'être accompagnés parce qu'ils sont victimes de violences ou convoqués devant des conseils de discipline.
Maître Nathalie PréguimbeauPrésidente d'Avodroits les jeunes
Face à l'augmentation du nombre de jeunes qui fréquentent la permanence limougeaude, l'association "Avo droits les jeunes" envisage de mobiliser deux avocats chaque mercredi plutôt qu'un. Preuve que le combat pour les droits des enfants n'est jamais terminé.