Pas assez de moyens pour l’hébergement des sans-abris : cinq villes, dont Bordeaux, poursuivent l’État en justice

Dans une action commune, cinq grandes villes de France, dont Bordeaux, annoncent poursuivre l'État en justice en déposant des recours devant des tribunaux administratifs. Les maires dénoncent un manque de prise en charge des sans-abris dans leurs villes.

Ils décident de passer à la vitesse supérieure. Après avoir dénoncé le sous-dimensionnement du système d’hébergement d’urgence des sans-abri en déposant des recours gracieux auprès de leurs préfectures il y a plus d'un an, plusieurs maires de France décident de s'attaquer directement à l'État en déposant de nouveaux recours devant le tribunal administratif. Ces recours dits "indemnitaires contentieux" visent notamment un remboursement de charges assurées par les municipalités. 

Cinq maires à la manette, 20 villes signataires

C'est le cas du maire de Bordeaux, Pierre Hurmic. Il s'est justifié en compagnie de ses homologues de Rennes, Strasbourg, Lyon et Grenoble, tous soutenus par 20 autres grandes villes signataires de la lettre ouverte annonçant ce recours.

"Nous demandons une réforme profonde du système d'hébergement d'urgence" a introduit Jeanne Barseghian, édile de Strasbourg, lors d'une conférence de presse en visio. Elle a notamment souligné "des alertes claires des collectivités, des associations sur la question de l'hébergement d'urgence, qui est un système inadapté, insuffisant, inefficace et indigne".

Un propos rejoint par Pierre Hurmic. Dans une allocution de quelques minutes, le maire de Bordeaux évoque "une aggravation de la situation, avec des éléments qui le font penser". L'élu fait notamment allusion à la nuit de la solidarité qui permet d'avoir des indicateurs probants. 

Il y a un nombre important d'enfants qui dorment dans des bidonvilles et des squats.

Pierre Hurmic

Maire de Bordeaux

 

Recours déposé avant le 24 février à Bordeaux

Selon lui, "les capacités de prise en charge sont insuffisantes", malgré des dispositions mises en places depuis 2020 dans la ville comme l'hébergement dans des logements vacants ou la halte de jour. 

Il rappelle l'importance de "défendre la dignité et la justice sociale". Relancé sur les places d'hébergement d'urgence supplémentaires ouvertes par la préfecture en janvier, Pierre Hurmic parle d'une "solution bienvenue, mais pas à la hauteur" et rappelle que ce recours est un appel pour que "les préfets puissent agir efficacement sur le terrain". 

La mairie de Bordeaux déposera ce recours devant le tribunal administratif "au plus tard le 24 février". 

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