Dans cette commune limitrophe de Bordeaux, en Gironde, il n'y aura plus de foie gras à la table de la mairie. Prise par l'élu Franck Raynal, cette décision est la première à émaner d'une municipalité de droite dans la région Nouvelle-Aquitaine. Une décision qui est loin de faire l'unanimité.
C'est une décision qui se veut "symbolique". Dans la commune de Pessac, en Gironde, le maire divers droite, Franck Raynal, a annoncé supprimer le foie gras de tous les rendez-vous et dîners organisés par la municipalité. Une première dans la région pour un élu issue de la droite politique. Pour le moment, seules deux communes néoaquitaines issues du mouvement écologiste ont passé ce cap : Bordeaux et Poitiers.
"Nous souhaitons porter l'attention sur les conditions d'élevage industrielles qui peuvent exister, explique Franck Raynal, maire de la commune de Pessac à l'origine de cette décision symbolique. Le foie gras, tel que l’on se plaît à l’imaginer, c’est-à-dire produit dans une ferme de manière artisanale, n'est malheureusement qu'une exception, pense le maire divers droite. On est bien plus souvent dans du gavage industriel."
Cette initiative, suivie aujourd'hui par seulement quinze municipalités françaises, a trouvé son soutien chez L214, l'association de défense animale et véritable fer de lance de la lutte contre le gavage. "C’est une souffrance certaine pour une consommation qui n'est pas nécessaire pour passer de belles fêtes de fin d’année, expose Erwin Goeller, chargé de campagne pour l'association. D'autant qu'il est possible d'avoir recours à des alternatives écologiques et à d'autres moyens de se faire plaisir. La souffrance animale n'a aucun intérêt."
Une "filière d'excellence" sous tensions
La suppression du foie gras à la table municipale de Pessac ne fait toutefois pas l'unanimité. "Je trouve regrettable d’imposer un choix personnel et idéologique, indique Marie-Hélène Cazauban, présidente de la chambre d'agriculture des Landes. J’estime que chacun est libre d’en manger quand il se trouve à une table."
Marie-Hélène Cazauban regrette ce choix pour les consommateurs, mais également pour les producteurs, dont elle fait partie. "Je trouve cela dommage de ne pas soutenir une filière qui est une filière d’excellence", reconnaît la professionnelle implantée dans les Landes. Un territoire où "la filière fait vivre de nombreuses personnes, des entreprises et permet de maintenir l’emploi."
Loin de ces décisions symboliques, la filière est aussi sous le coup des maladies animales. La préfecture des Landes a annoncé, dans un communiqué daté du jeudi 7 novembre, l'existence d'un premier cas d'influenza aviaire "hautement pathogène" dans un élevage de la commune de Saint-Etienne d'Orthe. D'après la procédure en vigueur, les 6 400 animaux de cet élevage sont désormais confinés.