L’Aquitaine, comme le reste de la France, se prépare à subir des coupures d’électricité cet hiver. De deux heures maximum, elles ne seront appliquées qu’en dernier recours. On vous donne toutes les informations pour s’y préparer au mieux.
C’est la crainte de cet hiver : la panne générale, faute d’électricité. Depuis plusieurs semaines, préfecture et gouvernement sont sur le pont pour préparer au mieux ces coupures. La menace n'est pour l’instant annoncée qu’en début d’année prochaine, uniquement si les centrales nucléaires tardent à démarrer, dans un contexte où l'approvisionnement reste encore très compliqué.
Vert, orange, rouge
Pour arriver à la coupure, plusieurs critères doivent être réunis : une vague de froid, une consommation en hausse et des centrales toujours à l’arrêt. Des paramètres qui seront affichés en rouge, sur le site Ecowatt, mis en place par RTE.
C’est une application et un site web qui fonctionnent comme une météo de l’électricité. Il y a trois signaux : vert, la production est supérieure à la consommation; orange, il y a autant d’électricité produite que consommée; rouge, il va falloir réguler la consommation.
Erik Pharabod, délégué RTE zone Sud-Ouest
C’est uniquement lorsque le site verra rouge que les coupures seront donc évoquées. Tous les Français recevront d’abord, trois jours avant, une alerte pour réduire leur consommation. Si, malgré ces alertes, la situation reste défavorable, le transporteur d’électricité français confirmera les coupures, un jour avant leur mise en place. Elles permettront de réduire la consommation de 1 % à 5 %.
La veille d’une coupure, à 15h, les départements concernés seront annoncés par RTE et le gouvernement. Des zones qui seront ensuite affinées à 17h. Chacun pourra alors, sur le site, savoir si son logement sera plongé dans le noir pendant deux heures. Ces créneaux seront mis en place soit de 8h à 12h, soit de 18h à 20h.
Ces extinctions temporaires seront également “tournantes” : réparties par quartier, elles s'échelonneront pour limiter l’impact sur les ménages et les entreprises.
Cellule de crise
Véritable relais dans les territoires, les préfectures se préparent elles aussi à un scénario catastrophe. Les listes des établissements prioritaires, tels que les hôpitaux ou les entreprises liées à la sécurité nationale, sont remontées depuis plusieurs jours. En parallèle, l’ARS a transmis aux autorités leur recensement des personnes qui pourraient être en danger, en cas de coupures.
Autant d’éléments qui seront cruciaux, lorsque les cellules de crises seront déclenchées, à la veille des coupures. La mobilisation de la préfecture se fera, conjointement à celles des mairies, des collectivités territoriales ainsi que les services de transports.
Feux de circulation, écoles, risques domestiques : malgré les tentatives du gouvernement de rassurer, au travers notamment d’une foire aux questions sur leur site, les questions continuent de pleuvoir.
Ces détails sont encore à déterminer avec les élus locaux, annonce la préfecture de la Nouvelle-Aquitaine, qui veut adapter aux mieux les moyens selon les territoires et les besoins.
Attention aux risques
Pour éviter les coupures, la solution pour le gouvernement, ce sont les écogestes. Débrancher ses appareils, baisser le chauffage, autant de petits et grands gestes, listés ici.
Mais attention, en cas de coupure, aux gestes dangereux. Enedis alerte déjà sur les appareils aux gaz d’appoint, comme les réchauds, qui pourraient être générateurs de monoxyde de carbone. De la même manière, prudence quant aux bougies “à éteindre à l’heure du coucher” et à éloigner des enfants en bas âge.
La société d’énergie préconise plutôt d’utiliser des lampes torches ou des appareils à pile. Enfin, concernant les télétravailleurs, le conseil d’Enedis est simple : faire charger son ordinateur avant la coupure et utiliser son réseau mobile, si la wi-fi était déconnectée.
Baisse de 6 % de la consommation
Le chiffre tend à rassurer. Depuis le mois d’octobre, la consommation énergétique continue de baisser, par rapport aux années précédentes. A la fin du mois de novembre, RTE enregistrait une baisse de 6,7%.
Si ces économies sont liées à la flambée des prix de l'énergie, elles permettent également de repousser le scénario de coupures d’électricité, pour l’instant évalué à janvier, alors que les premiers grands froids arrivent tout juste en Aquitaine.