Les futurs parents d'élèves s'inquiètent à Parempuyre au nord de Bordeaux. Un collège doit voir le jour en 2022. Il devrait être construit à proximité du Château Clément Pichon, de ses vignes et de ses traitements phyto-sanitaires. Des habitants s'inquiètent pour la santé des futurs collégiens.
Un bâtiment flambant neuf. Des salles de classe adaptées aux nouvelles méthodes pédagogiques. Des infrastructures sportives modernes. Sur le papier, le futur collège de Parempuyre a tout pour plaire. Mais sur le terrain, le projet inquiète.
L'établissement dot être construit à proximité des vignes du château Clément-Pichon. Les parents des futurs élèves, s'inquiètent des conséquences éventuelles que pourraient avoir les épandages, et traitements chimiques de la vigne, sur les enfants.
Ma fille a 3 ans aujourd'hui, mais elle sera un jour élève dans ce collège. Nos enfants vont y passer 8 heures par jour, pendant 4 ans de la 6ème à la 3ème.
L'effet Cash Investigation
Cet habitant de Parempuyre, garde en mémoire des émissions comme Cash Investigation sur France 2 ou par l'intoxication dont avait été victimes, 23 écoliers et leur institutrice en mai 2014 à Villeneuve-de-Blaye en Gironde,
Mais il vit aux portes du Médoc. Bien conscient d'être dans un territoire viticole, il précise :
Mon combat n'est pas de dénoncer les pesticides, même si je suis favorable à une agriculture plus respectueuse de l'environnement.
Je ne m'oppose pas non plus à la construction d'un collège. C'est l'emplacement du bâtiment et des installations sportives à 50 mètres des vignes qui me pose problème
Inauguré en 1982, le collège actuel de Parempuyre est devenu obsolète, et trop petit. Il ne peut accueillir que 700 élèves.
Initialement, le Conseil Départemental avait imaginé rebâtir le nouvel établissement, sur le site du collège existant. Un établissement provisoire aurait alors été construit en pré-fabriqué à proximité de l'EPAHD de la commune.
Mais, Béatrice de François, maire PS de Parempuyre explique :
Après études, le terrain envisagé s'est révélé trop petit. Surtout, nous n'avions pas la possibilité d'installer un réfectoire. Les élèves auraient dû migrer à la pause déjeuner, et pour les cours d'éducation physique. Les deux sites sont éloignés et mal desservis.
Ce scénario aurait aussi entraîné un surcoût de 4 millions d'Euros.
Au mois de mai dernier, le Conseil Départemental a finalement écarté cette hypothèse, La commune s'est alors mise en quête d'un autre terrain, Béatrice de François explique :
Le site que nous avons retenu, est le seul emplacement foncier disponible et assez vaste sur le territoire de la commune
Le futur collège s'étendra sur un domaine de 7000 mètres carrés, avec piste d'athlétisme, gymnase et salle omnisports attenants.
900 élèves pourront être accueillis dans 31 salles de classe.. Un parking de 70 places est aussi prévu.
Une réunion houleuse
Une première réunion publique a été organisée le 28 août dernier.
Initialement destiné aux seuls riverains du futur chantier, le rendez-vous a finalement attiré de nombreux autres habitants.
À ceux qui jugent ce projet inutile, les représentants de la commune et du Conseil Départemental de la Gironde, ont expliqué les enjeux. Des points que Béatrice de François, Maire de Parempuyre a rappelés sur la page Facebook de la ville
La Gironde est est un territoire attractif. .En 2024, il faudra compter avec 8000 élèves supplémentaires. Pour anticiper, le département a programmé la construction de 12 nouveaux collèges.
Baptisé "Collège Ambition 2024" ce plan prévoit l'investissement de 500 millions d'Euros.
Pour les risques liés à la proximité des vignes et à l'usage de pesticides, l'élue se veut rassurante :
Le collège sera implanté à plus de 50 mètres des vignes, conformément à l'arrêté préfectoral du 22 avril 2016.
Une rencontre serait également prévue entre Béatrice de François, maire de Parempuyre et Clément Fayat, l'entrepreneur, propriétaire du château Clément Pichon.
L'exploitation viticole est en agriculture raisonnée, mais l'élue municipale veut tenter d'obtenir des garanties supplémentaires.
Une rencontre prévue
Béatrice de François se décrit volontiers comme une élue sensible à l'écologie et militante contre les pesticides. Elle espère que dans la foulée de l'interdiction du Glyphosate en France d'ici 2020, d'autres produits phyto-pharmaceutiques seront proscrits à l'avenir.
Un vœu pieux, qui ne suffira sans doute pas à rassurer les futurs parents d'élèves. Certains envisagent de créer un collectif pour mieux organiser leur résistance au projet.
Déjà, les études préalables au choix des architectes sont lancées. Si, le calendrier est respecté les travaux devraient commencer en 2020, Début des cours en 2022