Peu d'affluence au premier jour des soldes mais les commerçants gardent espoir

Pas le grand rush, les soldes commencent timidement si l'on en croit cette rapide immersion dans les rues du centre-ville commerçant de Bordeaux en Gironde. 

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A Bordeaux en milieu de matinée, dans la rue Saint-Catherine, plus longue artère commerçante piétonne d'Europe, ce n'était pas l'ambiance des grands jours. Malgré les entrées désormais ralenties par le passage obligé devant la borne de gel hydroalcoolique, il n'y avait pas la moindre queue devant les mastodontes tels que Zara, H et M ou les Galeries Lafayette.


"D'habitude, le premier jour des soldes, c'est bondé ici! Le matin, on fait des chiffres énormes, mais là il n'y a même pas la moitié des gens que l'on voit d'habitude", regrette Colas Michard, directeur général du magasin de chaussures Michard Ardillier, une entreprise familiale qui a pignon sur rue depuis 1878.

Ni frénésie, ni euphorie mais plutôt des scènes inhabituelles pour des soldes avec des masques et dans toutes les têtes le couvre-feu... Le public sera-t-il au rendez-vous des soldes malgré les contraintes ? " Ca ne change pas " dit cette passante rencontrée ce matin dans le centre-ville de Bordeaux. Cette retraitée explique que pour elle " il n'y a que les soldes avec sa petite retraite". Une cliente dans une boutique explique sa présence " il faut faire vivre les commerces du quartier. "


Des encouragements, mais les commerçants ne comptent pas sur un miracle mais espèrent tout de même finir en douceur cette saison hivernale bousculée par la crise sanitaire.

Dans un contexte où la circulation du virus reste importante en France, la fermeture des portes imposée partout à 18H00 depuis samedi est toutefois "un moindre mal", comme l'a indiqué à l'AFP Francis Palombi. Pour le président de la Confédération des commerçants de France (commerçants indépendants), les soldes peuvent même "être plutôt un rebond".


"La plus grande crainte était d'être confiné" alors que les soldes d'hiver représentent une "période cruciale", a renchéri mardi lors d'une conférence de presse Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce. Cette période de promotion a notamment assuré 13,5% du chiffre d'affaires 2019 des enseignes d'habillement. 

Incertitudes

"On frôle un troisième confinement, les gens n'ont peut-être pas envie de sortir pour faire des achats et puis, au niveau budgétaire, ça coince peut-être aussi", suggère Marie Sigogne, manager d'une boutique de chaussures Geox à Bordeaux, qui ouvrait exceptionnellement plus tôt ce mercredi.
Environ 73% des Français comptent profiter des soldes d'hiver, contre 80% l'an dernier, selon un sondage Spartoo/Ifop réalisé au début du mois sur un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française. Point positif: ils prévoient de dépenser en moyenne 197 euros, un budget quasi équivalent à celui de l'an dernier.
Les soldes d'hiver "vont être un rendez-vous extrêmement important pour pouvoir atterrir" après une année 2020 très éprouvante pour les commerçants, observait récemment Céline Choain, spécialiste du secteur mode et distribution au sein du cabinet Kea & Partners.
L'univers des commerces a été bouleversé par la crise sanitaire l'an passé. Certains segments ont particulièrement souffert, à l'image de l'habillement. Les enseignes de ce secteur ont perdu près d'un quart de leur chiffre d'affaires annuel (22,6%), selon une étude du cabinet Retail Int. et de l'Alliance du commerce.
Face à la crise sanitaire et aux restrictions pour freiner l'épidémie, les habitudes des Français ont aussi évolué: ils ont privilégié les zones commerciales situées en périphéries des agglomérations, délaissant les boutiques des centres-villes. 
Les commerçants espèrent retrouver un peu d'air avec les soldes d'hiver, qui démarrent plus tardivement cette année pour terminer le 20 février.
Le gouvernement a décalé leur date pour permettre aux commerces de vendre quelques semaines supplémentaires sans promotion, afin de reconstituer des trésoreries plombées  par le reconfinement.
 

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