Bordeaux : Pierre Hurmic dévoile son plan de reconquête végétale « Grandeur Nature »

C’était un engagement de campagne. Rendre la ville plus verte, moins minérale. Pierre Hurmic a dévoilé son plan articulé sur quatre axes : protéger, renouveler, planter, et participer.
 

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« Ce n’est pas un inventaire à la Prévert », a annoncé Pierre Hurmic, « c’est une stratégie ». « Comment on peut changer l’image de cette ville, extrêmement minérale et qui n’est pas condamnée à le rester. Nous disons, quitte à paraître impopulaires, qu'il faut déminéraliser , c’est-à-dire il faut casser du bitume (…) quitte à supprimer des places de stationnement ». Le ton est donné.

Cette politique sera mise en œuvre au cours de 6 saisons avec pour objectif de « mieux vivre ensemble » et « répondre aux objectifs climatiques ». Pour ce qui est de la protection de la nature, des cas concrets sont avancés. Ainsi, les 45 hectares de la Jallère seront par exemple sanctuarisés. Par ailleurs, le budget de la ville consacré aux plantations va passer de 100 000 euros à 300 000 euros. Voyons de quoi sera faite la Saison 1 de cette politique de végétalisation.

Nous disons, quitte à paraître impopulaires, qu'il faut déminéraliser, c’est-à-dire il faut casser du bitume (…) quitte à supprimer des places de stationnement.

Pierre Hurmic

Création de 5 micro-forêts et 100 arbres fruitiers

« Un espace densément arboré de 100m² en coeur de ville permet d’abaisser la température de 1°C dans les rues adjacentes, dans un rayon de 100 mètres, lors de pics de chaleur », c’est sur ce constat que s’appuie la mairie. Mais qu’appelle-t-on une micro-forêt ?  « C’est une forêt très dense avec plusieurs espèces », explique Pierre Hurmic,
Ainsi, la placette située au croisement des rues Billaudel, Fieffé, et Francin sera transformée en micro-forêt. Les quatre autres seront réalisées dans des parcs et jardins existants. Découvrez ci-dessous un aperçu de ce à quoi ressemblera la micro-forêt rue Fieffé.

Une centaine d’arbres fruitiers sera également plantée dans toute la ville. Par ailleurs, le maire a annoncé que des arbres seraient plantés place Pey Berlan, Saint projet et Tourny une fois les fouilles archéologiques et les études de réseaux achevées.
 

Participation des habitants et plan canicule

C’est un des axes forts de la municipalité. « Notre stratégie se distingue également par l’implication des habitants, invités, partout où cela sera possible, à végétaliser l’espace public et privé, avec le soutien de la Ville », explique la municipalité. "La Ville de Bordeaux souhaite permettre aux habitants de jardiner en autonomie avec plus de liberté et en complémentarité, avec des trottoirs vivants, des jardinières sur les trottoirs, aux pieds des arbres, des fosses de plantation, des jardinières ou dans des bacs sur des places de stationnement … Le permis de végétaliser est un dispositif qui permet à chacun de jardiner dans l’espace public. Chaque habitant, à titre individuel ou collectif, pourra demander à bénéficier d’une autorisation pour jardiner dans la rue".

Sur le trottoir ou sur une place, le permis de végétaliser ne concerne que l’espace public.

Mairie de Bordeaux

Le plan canicule d’un montant de 600.000€, qui s’alimente des deux précédents avec le déploiement accéléré de fontaines et de jeux d’eau », annonce la mairie.

Un projet sous-dimensionné ?

« On n’en fait jamais assez, ça je suis bien d’accord », répond le maire de Bordeaux. « Notre ambition c’est de faire en sorte qu’à la fin de notre mandat il n’y ait pas une seule bordelaise, un seul bordelais, qui soit à plus de 10 minutes d’un espace vert. C’est un engagement que nous prenons et qui sera vérifiable dans 6 ans. Partout où on pourra planter quitte à casser du bitume, quitte à supprimer des places de stationnement nous le ferons, en concertation avec les habitants. Il ne s’agit pas de planter des arbres là où il y en a déjà. (…) ». Des bacs à fleurs, lui répond un journaliste, une politique gadget ?

On commence, certains nous reprochent de commencer tard. Nous sommes le jour de la sainte Catherine, où « tout bois prend racine à la sainte Catherine » comme le dit l’adage. On a attendu le jour propice, mais vous verrez la saison 1, elle est assez fournie, elle est tout sauf gadget.

Pierre Hurmic

Sur Twitter Thomas Cazenave (LREM) n'a pas tardé à réagir. "Nous demandons au maire d'aller plus loin et d'engager un travail pour une sortie progressive de la circulation des véhicules les plus polluants", peut on lire sur son post ci-dessous. 

« Ils reprennent à leur compte le plan Canopée que j’avais présenté » (N. Florian)

Si l’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian, se «réjouit qu’il y ait eu la présentation d’un plan nature végétalisation », il ne se prive pas pour autant de décocher ses flèches. « Ils reprennent à leur compte le plan Canopée que j’avais présenté il y a un peu plus d’un an avec l’enracinement de 20 000 arbres. A Voir…

C’est vrai que cinq micro-forêts et 100 arbres fruitiers, ce n’est peut-être pas à la hauteur de l’enjeu (…).

Nicolas Florian, conseiller municipal d'opposition

"On n’a pas eu l’occasion d’échanger avec la majorité municipale", précise Nicolas Florian. "Maintenant, il faut voir les modalités, quelles sont les investissements qui sont prévus, le nombre de lieux qui seront aménagés car il y a une différence entre ce qui relève de la nature en ville (c’est-à-dire les parcs, jardins et les mini-forêts) et puis les végétalisations qui sont aussi importantes. Regardez ce qui s’est passé rue Kleber ou dans d’autres rues de la ville, c’est aussi important ».

Concernant la possibilité pour les habitants de planter devant chez eux, Nicolas Florian est clairement sur la réserve. «Si ça passe par la réduction du nombre de places de stationnement, il va falloir faire un peu de concertation », dit-il. « Parce qu’aujourd’hui, le taux d’occupation des places de stationnement en ville est de 125 %. Il y a 30 000 places pour 50 000 personnes qui veulent y prétendre donc j’imagine que ça se fera, enfin je le souhaite, dans la concertation avec les habitants ». La concertation. Elle dira si les Bordelais sont prêts ou non à « casser du bitume » pour faire place à du vert. A tourner plus longtemps pour trouver une place de stationnement, ou à troquer leur voiture pour un mode de déplacement plus écologique. Si tant est que les réseaux routiers et de transports en commun le leur permettent.

Ces annonces de Pierre Hurmic interviennent 48h après celles de la Métropole sur le sujet. Celle-ci compte sur l'opération "Objectif un million d'arbres", pour augmenter de 20% le patrimoine arboré de l'agglomération d'ici 2030.
 

 
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