Plus d'espaces verts et de logement social : Pierre Hurmic rappelle ses priorités à Bordeaux

Comme dans toute grande métropole française, l'accès à un logement au loyer raisonnable est un problème à Bordeaux. Le maire, Pierre Hurmic, souhaite développer le logement social dans tous les quartiers et réguler davantage le marché de l'immobilier. Un chantier pour la deuxième partie de son mandat.

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"Je suis écologiste modéré mais pas modérément écologiste!". A mi-mandat, Pierre Hurmic, tout sourire, a donné le ton lors d'une conférence de presse de ce mercredi 27 septembre pour présenter les projets en cours et les nouveaux pour sa ville.

Le maire l'a répété devant la presse. Il ne va pas lancer de grands travaux comme Alain Juppé, son prédécesseur - l'époque a changé - mais promouvoir "la ville qui change la vie", nouveau slogan de l'équipe municipale, réunie autour de lui.

"Il faut construire une ville qui fait envie collectivement et donner de la douceur à nos existences", a-t-il insisté. Une belle formule, pas si simple à mettre en application face au défi du logement, un thème largement évoqué. La ville de 266 000 habitants est confrontée à un manque de toits pour les étudiants et  20 000 Bordelais seraient en attente d'un logement social.

Nous avons un retard historique pour le logement social.

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux

à rédac web France 3 Aquitaine

Alors que la loi demande aux communes de proposer 25 % de logement social, Bordeaux progresse à 19,5 %, après une nette avancée sous Alain Juppé. La ville doit donc payer des pénalités qui sont en fait réinvesties dans des programmes de logement social.  

Logements sociaux

Dans le quartier Bastide-Niel, rive droite, 225 logements (dont 54 logements sociaux) sont en cours de livraison ou le seront d'ici la fin de l'année, tandis que débutent dans le même temps des programmes de logements avenue Thiers et à Marignan. Non loin de là, en bordure de la Garonne, 450 logements (dont 225 sociaux) ont été livrés dans le quartier Bastide-Brazza depuis début 2023 et 200 autres logements suivront, d'ici la fin de l'année.

"Au premier trimestre, nous aurons la onzième modification du PLU (plan local d'urbanisme), qui fait évoluer le seuil de diversité sociale. Sur des opérations immobilières de plus de 1000 m2 de surface, il y aura 40 % de locatif social", souligne Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire en charge du logement et de l'habitat. Au-delà de ces projets immobiliers lancés par la précédente équipe, la municipalité actuelle veut continuer à se concentrer sur la rénovation plutôt que la construction.

Il faut vraiment améliorer l'existant, la rénovation est moins impactante en bilan carbone. En plus, nous avons de moins en moins de foncier. La ville est construite partout, il faut donc réhabiliter.

Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire en charge du logement et de l'habitat.

à rédaction web France 3 Aquitaine

Le maire vient justement d'inaugurer le 26 septembre, "Lac C", sur le site de la Jallère, au nord de Bordeaux, près du stade Atlantique. Un vaste espace d'occupation temporaire sur l'ancien site de la Caisse des dépôts et consignation, au profit d'entreprises locales. L'objectif sera ensuite de transformer 50 000 m2 de bâtiments préexistants et de développer 100 000 m2 nouveaux avec des bureaux et environ 1 500 logements.

Centre historique

Dans le centre ancien, une opération d'aménagement sera également lancée le 3 octobre prochain avec un premier forum participatif le 17 octobre. La mairie veut apporter des "réponses d'avenir adaptées au défi climatique" sur le logement, les mobilités ou les activités du centre-ville. Cela concerne une population de 55 000 habitants.

Nouvelles préemptions

Si la préemption de terrains ou de bâtiments sont une prérogative de l'Etat ou de la métropole, les communes ont des possibilités en la matière. En juin dernier, des parcelles ont été préemptées, rue Faidherbe, dans le quartier de Bordeaux sud, pour "sauvegarder" des jardins partagés et rendre possible un projet de service public de proximité de petite enfance.

"On a créé une cellule de veille foncière. Quand il y a des cessions foncières, la ville est vigilante pour récupérer des biens et faire des espaces verts ou du logement social comme à Caudéran, quartier qui n'est pas le mieux pourvu pour ces logements", précise le maire.

"Si le marché n'est pas régulé, cela donne des catastrophes urbaines. On a aussi obtenu de l'Etat, la possibilité d'expérimenter l'encadrement des loyers. Ce n'était pas acquis, mais on l'a fait", explique-t-il. 

L'élu dit vouloir aussi continuer à réguler le marché de la location touristique, de type Airbnb ou Abritel, avec 120 nuitées autorisées maximum par an. "On va pouvoir contrôler davantage le nombre de nuitées chez les différents opérateurs avec un outil", prévient Stéphane Pfeiffer.

Taxe foncière 

Pierre Hurmic en a profité pour critiquer les propos d'Emmanuel Macron, lundi, qui indiquait que les communes étaient "responsables" de l'augmentation de la taxe foncière cette année. 

"Ce procès est injuste, voire politicien. Si nous avons dû augmenter, c'est peu au final. Mais nous perdons chaque année des dotations de l'Etat. Comme nous ne voulons pas revoir à la baisse les services publics municipaux, nous avons augmenté la taxe foncière. Cela va rapporter 10 millions d'euros. Je reproche à Emmanuel Macron d'avoir supprimé la taxe d'habitation, c'était un impôt plus universel." 

Allées de Tourny

Enfin, l'équipe de Pierre Hurmic souhaite "réaménager" un lieu emblématique du triangle d'or de la ville, les allées de Tourny. "On veut inventer avec les habitants et les usagers le devenir de ce lieu patrimonial en s'appuyant sur son potentiel d'apaisement, de végétalisation et d'animation". Des travaux expérimentaux seront lancés en 2025 avant des aménagements définitifs à partir de 2027.

2027, un an après la prochaine élection municipale. Pierre Hurmic n'a pas dit être intéressé par un autre mandat. "Nous avons des projets sur 10 ans mais le temps électoral n'est pas le temps politique ou le temps de l'écologie". Le maire de Bordeaux paraissait en tout cas plein d'allant sur tous ses projets, après un récent sondage (Ifop-La Tribune) qu'il a cité, dans lequel 59 % de Bordelais consultés se disaient satisfaits de leur maire.

 

 

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