Bassam El-Absi, radiologue de Langon, vient d'être reconnu coupable de viols et d'agressions sexuelles sur huit femmes, dont une mineure à l'époque des faits. Il est condamné à 17 ans de réclusion criminelle, soit au-delà des réquisitions de l'avocate générale.
Ce soir, Bassam El-Absi, qui jusqu'ici, comparaissait libre, dormira en prison.
Après cinq heures de délibérations, la cour d'assises de Bordeaux a rendu son verdict : 17 ans de réclusion criminelle pour Bassam El-Absi. Ce radiologue de Langon de 71 ans, aujourd'hui à la retraite, vient d'être reconnu coupable de viols et agressions sexuelles sur huit femmes, dont une âgée de 15 ans à l’époque des faits, dans l’exercice de ses fonctions. Vendredi 24 février, à l'occasion du dernier jour du procès, l'avocate générale, Florence Poudens avait requis 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre du radiologue radié de l'Ordre des médecins.
Un verdict plus lourd que les réquisitions
Avant les délibérations, Bassam El-Absi a pu se présenter à la barre pour plaider sa cause. "Je ne suis pas le monstre qu’on a voulu vous présenter, a-t-il assuré. Vous avez peut-être perçu de ma part une façon de sourire, une décontraction, mais c’était une façon de cacher mon cœur."
Comme depuis le début de l'affaire, l'ex-radiologue langonnais a nié en bloc les accusations à son encontre qu'il juge "infondées". Avant de conclure son intervention à la barre : "C'est injuste, je suis un papa, un papy, je suis en fin de vie, je serais plus utile avec ma famille."
Pour qu’on lui donne plus que ce qui était demandé, c’est que c'est un monstre et enfin il paie.
Peggy Ambeau, victime du Dr Bassam El-Absi
Bassam El-Absi a également été condamné à 5 ans de suivi socio-judiciaire avec une injonction de soins. Pour Peggy Ambeau, ancienne patiente du médecin qui a porté plainte pour viol, c'est un soulagement après une épreuve difficile. "La seule chose que je retiens, c’est la satisfaction d’avoir été reconnue enfin comme victime et de savoir qu’il ne pourra plus faire de mal. En plus, il va avoir un suivi psychologique", exprime-t-elle.
Pour Pierre Sirgue, avocat de Bassam El-Absi, qui plaidait le doute jusqu'à remettre en question la parole des victimes, les 15 ans de réclusion criminelle requis étaient déjà "sévères et infondées". Il l'a répété une fois le verdict prononcé : "Cela nous paraît extrêmement sévère et disproportionné, d'autant plus que M. El-Absi contestait sa responsabilité. Nous n'étions pas les seuls à indiquer que ce n'était pas un monstre puisqu'il y a eu beaucoup de témoins qui ont été favorable au Dr EL-Absi. Il a, semble-t-il, pas été convaincant."
Avec ses avocats, ils ont dix jours pour contester la décision de la cour d'assises de Bordeaux et faire appel.