Quand le déchet de l'un sert de matière première à l'autre : à Blanquefort, le réseau ZIRI prône l'écologie industrielle

Le ZIRI est un réseau qui met en relation les entreprises et leur permet de faire des économies, tout en réduisant leur impact environnemental. Illustrations à Blanquefort en Gironde.

"Quand le déchet de l'un devient la matière première de l'autre." Voilà qui résume parfaitement cette histoire : D'un côté, Castel, une entreprise de production de vin, ne savait pas quoi faire de la glassine. Cette matière est utilisée par l'entreprise pour apposer les étiquettes sur les bouteilles de vin. Une fois le processus terminé, la glassine restait sur les bras du producteur de vin, un déchet non recyclable. 

De l'autre côté, l'entreprise Soprema produit des matériaux isolants. Elle a développé et breveté un procédé qui lui permet de créer de la ouate à partir de glassine. Ces deux là étaient faits pour se rencontrer. Leurs chemins se sont croisés grâce au réseau ZIRI (Zone d’Intégration des Réseaux Intelligents), un réseau d'entreprises lancé par Bordeaux Technowest, le technopole de la métropole. 

Cette initiative permet de mettre en relation des entreprises dans le but de faire de l'écologie industrielle. "Le but est d'optimiser les ressources des entreprises sur une zone d'activité, de faire des économies et de protéger l'environnement", résume son directeur Jean-François Nothias. 

Opération gagnant-gagnant

Le réseau a donc permis de mettre en relation Castel, installé à Blanquefort, qui ne savait pas quoi faire de ses déchets de glassine, et Soprema, à Cestas, qui les réutilise. "Cette matière, pour laquelle il n'existe pas de filières de collecte, représente 50 000 tonnes de déchets par an en France", avance Christophe Bourgouin, directeur de l'usine Soprema à Cestas. L'entreprise à décidé de se tourner vers le recyclage de glassine car le marché du papier (avec lequel la ouate est traditionnellement fabriquée) était en berne. "On utilise de moins en moins de papiers, il y a moins en moins de tirages de presse donc ça fait moins de papiers recyclés pour faire de la ouate", explique-t-il. 

Et l'opération est gagnant-gagnant. "Nous avons pu diminuer de 10% la quantité de déchets non-valorisables", se réjouit Stéphane Mischler, responsable qualité et environnement chez Castel. Pour lui, la motivation est essentiellement écologique. "L'entreprise est à la recherche de tous les partenariats possibles pour diminuer son empreinte environnementale", affirme Stéphane Mischler. 

200 tonnes de déchets recyclés

Ce partenariat a permis de recycler environ 20 tonnes de glassine. Une fierté pour le directeur du réseau ZIRI, Jean-François Nothias. Parti d'une dizaine d'entreprises il y a 10 ans, le réseau en compte plus de 90 aujourd'hui. 

Plus les entreprises participent, plus elles trouvent de synergies et plus elles vont faire des économies et réduire leur empreinte environnementale.

Jean-François Nothias, directeur du ZIRI

à France 3 Aquitaine

Le réseau propose aussi des achats groupés d'énergies vertes pour permettre à de petites entreprises d'avoir accès à des tarifs préférentiels. Bilan de l'initiative : 150 000€ d'économies et 200 tonnes de déchets recyclés par an.

D'abord installé à Blanquefort, le ZIRI s'est ensuite développé dans d'autres zones d'activités à Mérignac et à Artigues. Un pari réussi pour Jean-François Nothias. Il espère maintenant élargir le réseau pour arriver à 150 ou 200 entreprises, ce qui permettrait au ZIRI de se financer grâce aux cotisations de ses membres.

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