La peine visant l'ancien maire de Bruges pour corruption a été alourdie par le tribunal par rapport aux réquisitions alors que ses avocats plaidaient la relaxe. De grands patrons régionaux du BTP sont également condamnés.
Onze ans de procédure, un procès hors norme en octobre dernier. Et finalement le couperet est tombé pour l'ancien maire de Bruges, près de Bordeaux. Quatre ans d'emprisonnement et 50 000 euros d'amendes pour corruption.
Le tribunal est donc allé bien plus loin que les réquisitions formulées par le ministère public à l'audience. Il y a quatre mois, il avait demandé deux ans d'emprisonnement avec sursis. A la lecture du délibéré ce lundi matin 24 janvier, le président du tribunal a
Son comportement aurait dû être au-dessus de tout soupçon.
David Melec - Président du tribunalFrance 3 Aquitaine
"Au contraire, il a monnayé son pourvoir de maire pour bénéficier d'avantages et satisfaire ses appétences personnelles. C'est le plus grave que l'on puisse reprocher à un élu" poursuit le président devant les seuls avocats puisque l'ancien élu Bernard Seurot n'était pas présent à l'énoncé du jugement. .
Une décision que son avocat juge " dure et tout à fait injustifiée ", d'autant que ses avocats avaient plaidé la relaxe de Bernard Seurot lors du procès .
A aucun moment cette décision ne fait état d'un bénéfice personnel quelconque sur le plan financier. au profit des Bernard Seurot. Il y a là me semble-t-il une importante contradiction dans cette décision.
Maître François Tosi - avocat de Bernard SeurotFrance 3 Aquitaine
De grands noms du BTP également condamnés
L'ancien maire de cette ville de l'agglomération bordelaise n'est pas le seul condamné. A ses côtés ont comparu quinze patrons du BTP.
Le tribunal a reconnu coupable onze d'entre eux. Notamment le promoteur immobilier Patrice Pichet, patron bien connu du groupe du même nom. Il écope notamment d'une peine de prison de 2 ans avec sursis et d'une amende de 25 000 euros. C'est également le cas pour le patron d'Eovest, un groupe de construction, Jean-Robert Cazeaux, par ailleurs président du Stade Montois. Les deux figures du BTP n'étaient pas présentes ce matin. Voilà pour les principales condamnations.
La mairie déboutée
La ville de Bruges s'était constituée durant le feuilleton judiciaire partie civile. Elle a été déboutée de sa demande : 1,2 millions d'euros. Pour son préjudice d'image, la mairie recevra 100 euros.