Réchauffement climatique : le succès des chaussures véganes d'une créatrice bordelaise

Pas de cuir, pas d'élevage d'animaux. Plus d'un an après leur lancement, le succès des chaussures véganes de Marie Viard-Klein ne se dément pas. Sa recette : un pari sur l'esthétique, assorti d'une communication ciblée sur les réseaux sociaux.

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Ses chaussures sont estampillées sans produit d'origine animale. Jamais de cuir, de laine ni de soie, mais un design élégant et des détails soignés. Marie Viard-Klein le reconnaît : elle a créé les chaussures véganes qu'elle a longtemps cherchées.



Depuis la pépinière bordelaise de Darwin, la jeune Bordelaise  dessine et imagine des chaussures, qui sont ensuite fabriquées au Portugal. Au menu : du coton et des fibres synthétiques, faites de polyuréthane, polyamide, viscose et cellulose issue de céréales. Des composés parfois issus de dérivés du pétrole, mais certifiés Oeko-Tex, insiste Marie.



Regardez Marie Viard-Klein dévoiler les recettes de son succès ► 

De l'importance des réseaux… sociaux


Des garanties qui ont séduit de nombreux acheteurs, informés de la démarche avant tout par les réseaux sociaux. Ces derniers se sont révélés être un levier indispensable pour la créatrice d'entreprise.


"Avant même d'avoir créé les premiers prototypes, alors que je n'avais que le nom et le logo, j'ai déjà créé les pages Facebook et Instagram", se souvient la créatrice.

Des pages sur lesquelles elle poste des photos et des statuts relatant l'avancée de son projet. Et qui fédère, dans les communautés véganes, "très actives sur Facebook", où Marie partage régulièrement ses publications.

 

40 000 euros en quelques semaines

Le jour où elle lance un crowdfunding,  Marie qui  est encore étudiante à Sciences Po et n'a pourtant toujours rien à vendre, fédère déjà 3 000 abonnés. Autant de participants potentiels au lancement de son projet.  Elle parvient ainsi à récolter 40 000 euros, pour passer à l'étape suivante : la fabrication de ses chaussures depuis le Portugal, à partir de matières en provenance d'Italie et d'Espagne.


  

Deux millions de vues sur France 3 Aquitaine

Mais c'est peut être un reportage de France 3 Aquitaine qui a tout changé pour la créatrice. Réalisé en août 2017, et partagé sur la page Facebook du site, il a cumulé plus de 2 millions de vues.

Le reportage aux 2 millions de vues ►


 

C'est devenu un peu incontrôlable, je ne m'attendais pas à ça. Ca a été très partagé, on a gagné 8 000 abonnés en même pas un mois.  


Et des commandes qui s'envolent


Des abonnés virtuels qui se ressentent aussi dans le chiffre d'affaires. "Dans les quinze jours qui ont suivi, on était entre 20 et 30 commandes par jour, alors qu'avant on était entre trois et six…"


Aujourd'hui encore, Marie vend entre 10 et 12 commandes par jour, hors période de Noël. Elle assure faire sa publicité uniquement via les réseaux sociaux, Facebook et Instagram uniquement, estimant que " Twitter n'est pas vraiment adapté à mon offre, et je n'ai pas le temps, toute seule,  de faire des vidéos pour Youtube."

 

Séduire au delà de la communauté végane


Un succès qui s'étend désormais au-delà de la communauté végane. Un sondage effectué auprès des acheteurs a révélé que  25% des acheteurs de chaussures Minuit sur Terre mangeaient de la viande. Le marché est porteur. 

"Au bout d'un moment le marché de la clientèle végane en France va être assez restreint, donc autant élargir. Certains de nos clients sont juste sensibles à l'éthique, ou apprécient le concept ". Pas question pour autant pour Marie de renoncer à ses engagements en faveur de la cause animale et de la défense de l'environnement.  

 

Pour beaucoup, c'est plus facile d'acheter une paire de chaussures sans cuir que d'arrêter de manger de la viande…

 



Développement modéré


D'autres projets sont en cours, une gamme de maroquinerie, une autre de chaussures pour hommes prévues pour fin octobre… Mais a priori, aucun risque pour autant pour la jeune entrepreneure d'avoir les yeux plus gros que le ventre : Marie travaille seule, aidée par une étudiante en alternance. Sa famille l'aide aussi : son compagnon prend les photos de ses produits, sa mère a longtemps préparé les colis… "C'est ce qui fait qu'on est un peu rentables, on a tout fait seuls et ça nous a évité de nous disperser et de grapiller de l'argent".


 

J'aimerais prendre une ou deux personnes, mais pas plus. Si je commence à embaucher, je deviendrai une gestionnaire, ça ne m'intéresse pas trop. Je préfère garder la partie créative et graphique, mais je ne veux pas qu'on devienne trop gros.







 
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