Le SNES-FSU a déposé un préavis de grève pour les journées de lundi et mardi. Les épreuves de spécialité du bac risquent d’être perturbées par manque de surveillants.
Y aura-t-il suffisamment de surveillants pour encadrer les épreuves de spécialité du baccalauréat ? À trois jours du début des examens, des centaines de lycéens risquent de ne pas pouvoir passer leurs épreuves, prévues du 20 au 22 mars, par manque d’encadrement.
Mobilisé contre la réforme des retraites, le SNES-FSU, principal syndicat des enseignants des collèges et lycées, a déposé un préavis de grève pour les journées de lundi et mardi aux côtés de la CGT, FO et Sud. De nombreux surveillants pourraient ainsi manquer à l’appel.
Une dizaine de lycées concernés en Gironde
En Gironde, le mouvement devrait être suivi dans une dizaine de lycées généraux et technologiques, sur les 73 établissements publics que compte le département. Le syndicat, qui ne souhaite pas communiquer son action en détails, compte sur l’effet de surprise. “On veut garder un certain secret pour ne pas que les chefs d’établissement aient le temps de se retourner et de puiser dans un vivier de remplaçants, prévient Arnaud Lacombe, co-secrétaire du syndicat en Gironde. Beaucoup de gens peuvent être réquisitionnés. On a déjà vu des situations où ce sont les enfants des chefs d’établissement qui sont venus surveiller.”
Dans un contexte particulièrement tendu, le SNES-FSU se veut précis sur les termes. “On n’appelle pas à un blocage”, assure Arnaud Lacombe. Les candidats seront donc libres d’accéder aux lycées, mais pas certains d’y trouver les surveillants nécessaires à la bonne tenue des épreuves. De quoi perturber les élèves, et toute une organisation à l’échelle nationale.
La réforme du baccalauréat également contestée
Galvanisés par le passage en force du gouvernement, les enseignants grévistes espèrent ainsi frapper un grand coup contre la réforme des retraites, mais aussi celle du baccalauréat. “Depuis la rentrée, on demande le report de ces épreuves en juin, poursuit Arnaud Lacombe. Le ministère s’obstine à maintenir ces épreuves en mars avec les conséquences néfastes que l’on connaît : programme bâclé, manque de préparation, baisse de l’investissement des élèves au troisième trimestre... La préparation aux épreuves a été faite de manière insatisfaisante, pour ne pas dire révoltante.”
Dans ce climat d’incertitude, le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a annoncé plus tôt cette semaine la banalisation d’un jour de cours pour permettre aux lycéens de boucler leurs révisions dans les temps. “Trop tard” selon Pauline Baille, l’autre co-secrétaire départementale du SNES-FSU Gironde. “Lycéens et parents le demandaient depuis bien longtemps. Cela arrive tellement tard que c’était impossible à mettre en place dans les établissements. Cette semaine dans certaines classes de terminale, 50 % des élèves étaient absents pour réviser, avec l’accord de leurs parents.”
Le ministère de l'Éducation nationale annonce un "dispositif spécifique"
Contacté, le rectorat de l’académie de Bordeaux n’avait pas réagi au moment de la publication de l'article.
Dans un communiqué envoyé ce vendredi soir, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye a annoncé des mesures pour "permettre le déroulement des épreuves dans les meilleures conditions". Il prévoit notamment la mobilisation de surveillants supplémentaires et des aménagements de temps d'épreuve "en cas de retard de candidats dû à des problèmes de transports".
De leur côté, les enseignants grévistes espèrent que ces deux journées d’action serviront de tremplin en vue de la prochaine mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle, prévue le jeudi 23 mars.