Réforme des retraites : le "service minimum" des policiers de la Gironde

Ce matin une centaine de policiers se sont rassemblés devant le commissariat central pour protester contre la réforme des retraites . Et les annonces du 1er ministre n'ont rien changé à leur position, ils dénoncent le même "flou" du gouvernement.

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Que ce soir sur le fond ou sur la forme, ils sont tous d'accord. Les trois syndicats de police marchent à l'unisson. Que ce soit au niveau national ou local. Une "intersyndicale inédite" qui parle d'une même voix. Unité SGP Police FO, Alliance Police Nationale et Unsa-Police dénoncent le flou des annonces gouvernementales et s'accorde sur la forme prise par leur mouvement de contestation à Bordeaux comme ailleurs en France.
 
 

"Service minimum en Gironde"

A Bordeaux, ce matin ils étaient une centaine. Durant une heure ils ont manifesté leur colère concernant cette réforme des retraites. Concrètement en quoi consiste ce "service minimum" ? "Faire en fonction du niveau d'importance", nous explique Jordan Dusseau de Unsa Police, "remettre à plus tard un tapage nocturne par exemple". 

La Gironde compte 1821 policiers répartis sur Bordeaux Métropole et Arcachon. Le salaire moyen d'un policier s'élève à 2000 euros net par mois en moyenne, primes de risque comprises. 

Cette manifestation a eu lieu en fin de matinée, avant le discours d'Edouard Philippe. Jordan Dusseau, délégué départemental UNSA-Police nous expliquait alors les raisons de cette contestation de la réforme de leurs retraites. Contacté par téléphone à l'issue des annonces gouvernementales, il évoquait "le même flou".
 

"Ce n'est pas clair du tout"

"Même quand on fait une analyse poussée de ce qu’on nous délivre ce n’est pas clair du tout, disait dès ce matin Jordan Dusseau. "Il s’est passé quasiment deux ans sur la réforme des retraites. On voit bien qu’on n’a pas spécialement avancé et qu’on nous dit on va passer à un système à points. Par contre on ne sait pas quand, on ne sait pas comment, on ne sait pas comment ça va fonctionner. Mais par contre c’est appliqué très rapidement. Non ca ne fonctionne pas comme ça".

 

Parité police / gendarmerie

"Actuellement on sait que les gendarmes ont eu des réponses sur leur statut spécial et sur leur retraite en elle-même", explique le responsable syndical. "On veut un équilibrage par rapport à ça. On veut la parité police / gendarmerie, notamment sur le départ à la retraite de 17 annuités, ça c’est déjà un élément essentiel sur un ministère de l’intérieur qui est composé actuellement de forces de police nationale et de la gendarmerie nationale".
 

"Défendre un statut particulier"

"C’est une façon de faire pression, certes mais c’est surtout une façon de mobiliser les gens, et de faire comprendre notre statut spécial, le travail de policier et de gendarme", expliquait ce matin Jordan Dusseau devant le commissariat central." Le travail de policier est quand même un travail particulier. On a un statut particulier car on exerce une mission particulière. Ce que nous faisons, peu de gens peuvent le faire ou du moins ont envie de le faire. C’est quand même un engagement personnel avant tout, avant même de parler de travail en lui-même. Donc ce statut il ne peut pas être remis en cause ce n’est pas possible".
 

Quid des primes spéciales et bonnifications ?

"Notre salaire il est comme tout un chacun", dit Jordan Dusseau. "Ce qui est logique en fait. On a notre base salariale. Ensuite on a des prises de risques qui sont en lien avec notre salaire. Du coup on nous donne une prime spéciale, ce qui nous donne droit à des bonifications. Donc tout ça comment ça s’articule ? Là on nous parle d’engranger des points en fonction de notre statut missionnel. Ce n’est pas possible".
 

"Colonne vertébrale démocratique et républicaine"

"On veut rééquilibrer tout le monde au nom de l’égalité, y’a pas de souci", admet le responsable syndical. "Seulement le service public ça reste particulier. C’est une colonne vertébrale démocratique et républicaine. Si vous l’enlevez parce que vous enlevez le dévouement que certaines personnes ont à venir faire ce métier (que ce soit infirmiers, police, gendarmes, ou pompiers) forcément la république, la démocratie, elles chutent, il se passe plus rien, c’est le chaos".
"Nous on veut mettre en avant pas plus que les autres, pas moins. On ne cherche pas à tirer plus la couverture. On veut juste que nos acquis on puisse les conserver et on ne veut pas payer une facture plus importante que les autres".
 

"On est des supers citoyens"

"La réforme qui est très importante actuellement, c’est vraiment passer sur le côté fonctionnel de notre activité", explique le représentant d'UNSA-Police. "Là on nous parle de missionnel. Non, on ne fait pas un métier dangereux que parce qu’on est à la BAC ou dans certains services dits de terrain. On est policier 24/24h même hors service. Hors service on est des supers citoyens. D’ailleurs si on est confronté à quelque chose, un crime ou un délit à l’extérieur, que quelqu’un sait qu’on est fonctionnaire de police et qu’on n’intervient pas, nous on prend double peine. Ce n’est pas pour rien non plus, c’est normal, on a un devoir d’obligation et une obligation d’intervention".
 

La question des heures supplémentaires toujours toujours en suspens

Outre le réglement des heures supplémentaires, leur montant est toujours à l'étude. "Pour l'instant le dossier est en cours", exlique Jordan Dusseau. "Il faut valoriser le taux qui date de 2001 et qui est calé sur celui des CRS qui eux touchent une indemnité journalière que nous, policiers, ne touchons pas".
 
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