Avec la rentrée, les enfants vont reprendre leurs activités périscolaires culturelles ou sportives. Dans un premier temps, les mineurs ne sont pas concernés par le pass sanitaire qui deviendra obligatoire pour les 12-17 ans au 1er octobre. Les clubs vont devoir s'organiser avec leurs bénévoles.
Le pass sanitaire est d'ores et déjà obligatoire pour les adultes qui doivent le présenter pour pratiquer les activités culturelles et sportives. Delphine Balsa, la directrice de cabinet de la préfète de Gironde Fabienne Buccio, précise que les mineurs n'en ont pas besoin d'ici la fin du mois de septembre.
En revanche, dès le 1er octobre, ce sont tous les pratiquants de plus de 12 ans qui seront soumis à cette obligation. Delphine Balsa estime que beaucoup d'entre nous sont déjà habitués à le présenter dans les établissements recevant du public (ERP) : restaurants, transports, centres commerciaux. "Les clubs sportifs vont devoir s'organiser pour contrôler le pass sanitaire des encadrants, des accompagnateurs qui doivent se préparer à le présenter..."
Une nouvelle responsabilité
"Les règles sont très très claires, mais difficiles à mettre en application". Depuis ce début de semaine, Alexandre Gougnard, président du district de la Gironde de football est en perpétuelle communication auprès des clubs pour qu'ils s'organisent à l'aide de fiches techniques.
"C'est du sport amateur et que amateur"... et le président d'expliquer les difficultés de contrôler des pass sur une zone ouverte comme un stade "avec de multiples entrées" quand les spectateurs ne sont pas soumis au pass et qu'il faudra pourtant contrôler les joueurs des deux équipes, arbitres, encadrants, délégués, etc... Il estime qu'entre les entraînements jeunes et seniors et les matchs le week-end, un club devrait mobiliser deux à trois bénévoles pour contrôler les pass du lundi au dimanche. En plus des contraintes pratiques, il estime aussi que c'est aussi une nouvelle responsabilité, "de santé publique", qui repose sur les épaules des présidents "qui ont déjà fait beaucoup d'efforts"...
Moins de licenciés
Le contexte risque de décourager bon nombre de pratiquants mais aussi de bénévoles qui sont indispensables au fonctionnement du club. Alexandre Gougnard l'exprime de cette façon : cette rentrée représente autant d'engouement que d'abattement. Car, pour beaucoup, cela fait près de 18 mois qu'ils n'ont pas pratiqué leur sport en club. Entretemps, il explique que le district a perdu l'an dernier, sur l'année 2020/2021, près de 5000 licenciés. Et, si on compare avec l'an dernier, au 23 août, seuls 13000 sont déjà inscrits en Gironde (contre 16500 à la même date). Il en manque donc 3500. Certains attendaient peut-être ces protocoles de rentrée mais peut-être certains ont-ils tout simplement abandonné.
Autre inquiétude du président : parmi ces non-inscriptions, on compte près de 500 dirigeants. Ce qui fait craindre une baisse d'engagement des encadrants bénévoles notamment lassés par le contexte, ces contraintes et de nouvelles responsabilités et qui pourrait fragiliser encore plus l'existence de certains clubs.
Aux JSA, deux personnes pour contrôler
A Bordeaux, la maison de quartier des Jeunes de Saint-Augustin, plus connue sous l'acronyme JSA est une institution comme celle de Saint Bruno. Elle compte près de 3500 adhérents même si elle en a perdus, avec la crise sanitaire, entre 20 et 25 % ces deux dernières années. Les activités proposées sont autant sportives que culturelles et offrent des temps de loisirs pour toute la famille, des tout-petits aux retraités. Elle abrite également le centre de loisirs (dit aussi centre aéré) pour la garde des scolaires en fin de journée, les mercredis et vacances.
Cette année a bien-sûr été compliquée. Elle a dû adapter l'accueil selon les protocoles sanitaires, le personnel adapté. Il y a eu beaucoup d'annulations. En cette rentrée, on n'avait pas pu anticiper cette nouvelle donnée qu'est le pass sanitaire, dont l'usage ne date que du 9 août dernier.
Le directeur Thierry Foucaud explique, lui aussi, les contraintes nouvelles auxquelles ils vont devoir s'adapter : "nous allons appliquer les dispositions du pass sanitaires. Nous devons respecter la santé des salariés et des adhérents. (...) C'est assez compliqué à mettre en place. On est en train de réfléchir à une organisation qui permette de contrôler les gens dès l'accès à nos installations..."
Le dispositif n'est pas encore arrêté mais il calcule qu'il faudrait, du lundi au vendredi une personne présente "de 9h à 21h soit 60, donc deux équivalents temps plein..." Des sommes qui n'ont pas été "budgétées", avec en plus le relais pris le week-end par les sections sportives (salariés et bénévoles).
C'est une nouvelle contrainte, une nouvelle organisation ici aux JSA. Pour autant, il espère que, malgré "ce bémol", "on va retrouver tous nos adhérents en forme pour la saison qui arrive".