C'est une première depuis très longtemps, un second tour à Bordeaux. La capitale de l'Aquitaine s'offre une triangulaire après un résultat très serré au premier tour entre les deux premiers. Nicolas Florian, Pierre Hurmic et Philippe Poutou débattent sur France 3.
Une élection sous tension, notamment dans sa dernière ligne droite. Le scrutin pour le fauteuil de maire de Bordeaux est très observé, y compris depuis Paris et les appareils politiques. Il faut dire que, depuis la dernière élection d'Alain Juppé en 2014 avec près de 60% dès le premier tour, beaucoup de choses ont changé.
La population déjà, une sociologie différente, et donc un corps électoral qui bouge. Un nouveau parti dans le jeu, la République en Marche. Et des problèmatiques écologiques et sociales qui émergent fortement dans les préoccupations des habitants, notamment urbains comme Bordeaux. L'insécurité aussi fait débat dans la campagne avec une délinquance qui part à la hausse. Ces thèmes alimentent le débat entre les trois derniers candidats en lice, présents sur le plateau de France 3.
Les résultats du premier tour le 15 mars
Faire alliance ou pas
Nicolas Florian, dauphin désigné il y a un peu plus d'un an par Alain Juppé lorsqu'il a quitté Bordeaux pour Paris, qui fut le patron de l'UMP pour la Gironde, mène le combat en répétant " Mon parti c'est Bordeaux ". Il a marqué un tournant dans la campagne en faisant alliance avec Thomas Cazenave des Marcheurs. Il faut dire que tout ou partie des 12 % de LREM reccueillis sur Bordeaux le 15 mars sont un apport considérable pour Nicolas Florian en vue du second tour. Lui qui n'a que 96 voix d'écart avec le second au soir du 15 mars. Il assume :
C'est mon devoir de maire de rassembler pour faire une union.
Sur le plateau de France 3, Nicolas Florian détaille les éléments qui ont conduit à cette convergence, basée sur l'urgence de la crise sanitaire et de ses conséquences à venir encore dans les mois qui viennent.
Le second justement le soir du 15 mars, c'est Pierre Hurmic. Lors du débat, il rappelle son engagement pour l'écologie depuis 25 ans. L'élu EELV s'est engagé dans la campagne avec des membres du PS notamment au sein de la liste "Bordeaux respire". Lui fait part de ses convictions de longue date. " Ils sont venus me démarcher " raconte-il en parlant du tandem Florian-Cazenave. " Je préfère me battre pour des convictions que pour des places "
On va pas m'appâter avec un plat de lentilles en me disant tu seras adjoint
Celui qui s'est invité au deuxième tour, Philippe Poutou qui se veut le chantre des quartiers populaires. Lui revendique sa lutte contre le capitalisme et donc son projet bâti à tous points de vue sur le social. Il balaye les reproches sur " On assume nos désaccords avec la liste PS EELV. Ni Hurmic ni le PS n'ont tenté quoi que ce soit vers nous. À aucun moment ils ont tenté un accord politique. ( ... ) Ils n'ont pas voulu être avec nous.
Pourquoi on s'effacerait, pourquoi on se tairait ?
L'insécurité à Bordeaux
La délinquance progresse à Bordeaux, Nicolas Florian et Pierre Hurmic font le même constat. Philippe Poutou, lui, avance plutôt l'insécurité sociale dans laquelle se trouve une partie de la population.
Le maire sortant assure avoir tapé sur la table pas plus tard que ce jeudi matin 25 juin après une nuit particulièrement agitée et plusieurs blessés graves à l'arme blanche dans le centre ville. " J'ai appelé le ministre de l'intérieur ce matin " Il en appelle à l'aide de l'Etat pour renforcer l'action policière.
Pierre Hurmic lui prône une action préventive. Il regrette ces policiers affectés à l'îlotage dans les quartiers. Ils ont été supprimés par Nicolas Sarkozy, issu de la même famille politique que Nicolas Florian rappelle-t-il sur le plateau. Il propose donc de réaffecter les policiers qui pour " moitié sont au commissariat " affirme-t-il à cette mission.
Philippe Poutou lui considère que l'insécurité est quotidienne mais pas avec le même regard " Nous, ce qu'on met en avant c'est l'insécurité de plein de gens car ils n'ont pas d'emplois, parce qu'ils n'arrivent pas à se soigner. " Et il conclut " On est contre la vidéo-surveillance et pour le désarmement de la police même municipale. "
Les Girondins dans la tourmente
Les Girondins de Bordeaux, dernier thème abordé dans ce débat, font réagir, et par ricochet la situation du stade Matmut. Les deux opposants à Nicolas Florian lui rappelant les choix faits et validés par le passé, un héritage... et surtout des solutions rapides à trouver.
"Ils ( King Street propriétaire des Girondins ) vont se désengager au lendemain des élections" prédit Pierre Hurmic. et " Le stade, il faut caser le PPP et le vendre."
" Vendre le stade, ce serait un fisaco financier " argumente Nicolas Florian. " Je ne me fais pas de soucis pour les Girondins, j'ai déjà des propositions." , au cas où ils quitteraient les Girondins, affirme Nicolas Florian.
Pour Philippe Poutou, ce n'est pas le sujet qui le passionne " Ça fait très longtemps que le foot professionnel est déconnecté de tout ce qui peut être populaire (.. ) On est contre le sport pognon. Les actionnaires n'en ont rien à foutre de la question sociale." En substance, ce n'est pas le sujet prioritaire du candidat anti-capitaliste qui soutient par ailleurs les supporters.
L'intégralité du débat est à suivre en vidéo ici :