Une pléiade d'internationaux sera sur la pelouse de l'Orange Vélodrome de Marseille ce vendredi. L'Union Bordeaux-Bègles vise le premier titre de sa jeune histoire, Toulouse un 23e bouclier de Brennus. En rugby, les clubs girondins l'emportent à chaque fois en finale du championnat contre le Stade Toulousain. Voici les principaux enjeux de cette finale.
Qui des joueurs du Stade Toulousain ou de l'Union Bordeaux-Bègles soulèveront le Bouclier de Brennus vendredi soir ? Face à l'expérience et le palmarès de Toulouse, l'UBB voudra s'appuyer sur la qualité et la fougue de ses trois-quarts, et sur ses avants conquérants face au Stade Français en demi-finale.
Les joueurs bordelais ont été ovationnés par leurs supporters ce jeudi, à l'heure du départ vers Marseille, où se jouera la finale ce 28 juin.
Née en 2006 de fusion du Stade Bordelais Université Club, vainqueur de sept titres de champion de France (1899-1904-1905-1906-1907-1909-1911), et du Club Athlétique Bèglais, champion en 1969 et 1991, l'Union Bordeaux-Bègles vise le premier Bouclier de Brennus de sa jeune histoire pour sa première finale.
En face, le Stade Toulousain compte 22 titres de champions de France, les deux derniers en 2021 et 2023, pour 29 finales. Les Hauts-Garonnais ont également remporté six Champions Cup, la Coupe d'Europe de rugby.
Un pléiade d'internationaux
Sur la pelouse de l'Orange Vélodrome de Marseille, l'UBB pourra s'appuyer sur ses internationaux Français (Lucu, Penaud, Bielle-Biarrey, Moefana, Depoortere, Vergnes, Cazeaux, Lamothe), Tongien (Coleman), Japonais (Tatafu), Argentin (Petti) ou Géorgien (Kaulashvili).
Côté Toulouse, plus gros pourvoyeurs des Bleus (Dupont, N'tamack, Ramos, Roumat, Cros, Mauvaka, Marchand, Flament, Aldegheri), possèdent aussi pléthores d'internationaux avec un Australien (Arnold), des Argentins (Mallia, Chocobares), un Écossais (Kinghorn), un Tongien (Akhi) ou encore Anglais (Willis).
Côté absent, le Tongien Ben Tameifuna manquera à la première ligne bordelaise, comme le pilier du XV de France Cyril Baille chez les Toulousains. Le meilleur marqueur d'essais du Stade Toulousain Mathis Lebel est incertain comme le seconde ligne international Emmanuel Meafou. Chez les Bordelo-Béglais, Matthieu Jalibert est toujours indisponible.
Le champion d'Europe contre un quart de finaliste
Cette finale oppose le 3e de la saison régulière, l'UBB, au 1er, le Stade Toulousain. Pour arriver jusqu'à Marseille, les Girondins ont du ensuite éliminer le Racing en barrage (31-17) puis le Stade Français en demi (22-20). Toulouse lui, directement qualifié en demi, a passé l'obstacle La Rochelle (39-23).
Cette saison, les deux finalistes se sont affrontés à deux reprises, et à chaque fois, l'équipe jouant à domicile s'est imposée de justesse. Lors de la 4e journée, Toulouse prenait le meilleur sur l'UBB (29-22) dans les dernières minutes. Au retour, l'Union s'offrait une victoire de prestige 31-29, inscrivant la bagatelle de cinq essais.
Ces deux formations ont brillé à la fois au niveau national et international. L'UBB a été battue 41-42 par les Anglais des Harlequins en quarts de finale de Champions Cup. Des Anglais ensuite battus par le Stade Toulousain en demi. Puis les joueurs d'Ugo Mola ont remporté la compétition face aux Irlandais du Leinster. Avec désormais en ligne de mire un 23ᵉ Bouclier de Brennus, les stadistes visent un nouveau doublé, comme en 1996 et 2021.
Lors du dernier doublé toulousain, l'UBB avait perdu deux fois en demi-finale contre les coéquipiers d'Antoine Dupont, 21 à 9 en Coupe d'Europe et 24 à 21 en championnat de France.
Deux attaques de feu
En Top 14, le Stade Toulousain avec 108 essais (moyenne de 4 essais par match), et l'UBB avec 86 essais (moyenne de 3,07 essais par match) sont les deux formations ayant été le plus à dame du championnat. Deux attaques de feu, avec d'un côté Damian Penaud, deux meilleurs marqueurs avec 14 essais, de l'autre, Mathis Lebel, décisif en demi et sûrement absent en finale, a planté 10 essais.
Côté buteurs, l'UBB possède deux buteurs pour cette finale : Maxime Lucu (108 points dont 1 essai) et Mateo Garcia (106 points, dont 1 essai). À Toulouse, c'est Thomas Ramos, comme en équipe de France, qui prend le but (135 points, dont 3 essais).
Trois duels à suivre
Dans cette rencontre, il y aura d'énormes duels aux quatre coins du terrain. Pour l'emporter, l'UBB devra une nouvelle fois s'appuyer sur le natif de Saint-Jean-de-Luz, Maxime Lucu. Atout majeur ces dernières saisons, le demi de mêlée a été époustouflant contre le Stade Français. Face à lui, se dresse vendredi soir le meilleur joueur du monde, celui qui brille à la fois à XV et à VII, Antoine Dupont. Les deux meilleurs numéro 9 de France se livreront à coup sûr un énorme duel. Si le Basque arrive à réduire l'impact de son vis-à-vis et être aussi brillant offensivement que contre le Racing et le Stade Français, tous les espoirs sont permis pour l'UBB.
Autre duel, opposant les deux numéros 15, le Landais Romain Buros, excellent toute la saison, toujours très juste dans son jeu, auteur de belles percées, dont un essai en barrage contre le Racing et très à l'aise dans la ligne de trois-quarts de l'UBB, et Thomas Ramos, le buteur de l'équipe de France et de Toulouse. Ce dernier, un peu moins bon depuis la dernière coupe du Monde, notamment dans ses réceptions en l'air, voudra montrer, à 28 ans, qu'il reste la référence du poste en France.
Troisième duel à suivre, celui des talonneurs : Maxime Lamothe face à Péato Mauvaka. Avec 7 essais cette saison, dont deux en demi-finale contre le Stade Français, Lamothe a été un atout offensif de poids pour les Bordelo-Béglais. Les mauls bordelais font fureur, avec à la conclusion comme contre le Racing. Face à Maxime Lamothe, c'est le talonneur titulaire du XV de France, très bon lors de la Coupe du Monde, et l'un des meilleurs à son poste dans le monde, Péato Mauvaka. Très bon en mêlée, ballon en main et avec ses avants, Mauvaka brille depuis plusieurs saisons au Stade Toulousain. En finale, ce duel aussi pourrait être décisif.
Battre Toulouse en finale, une habitude pour les clubs girondins
Pour sa première finale de Top 14, l'UBB peut également s'appuyer sur une statistique historique. Jamais le Stade Toulousain ne s'est imposé en finale du championnat de France contre une formation girondine. Sur ses 7 finales de championnat de France perdus, sur les 29 qu'il a disputé, trois l'ont été contre des formations girondines. En 1909, c'est le Stade Bordelais qui soulève le trophée, une victoire (17-0) avec cinq essais inscrits.
En 1969, le Club Athlétique Béglais l'emporte à Lyon contre le Stade Toulousain sur le score de 11-9. Et le dernier titre girondin, c'est celui de la bande à Moscato, Serge Simon et Bernard Laporte en 1991 avec la "fameuse tortue béglaise" (19-10). Vendredi soir, l'UBB aura à cœur de poursuivre cette série, 33 ans après le sacre du C.A.B.B.G.