Les internes d'ophtalmologie dénoncent le danger d'un projet de loi pour la santé visuelle des patients.

Dix-sept internes au CHU Pellegrin de Bordeaux, dix-sept grévistes. La colère gronde chez ces spécialistes en formation. 
Et depuis vendredi, ils distribuent ce courrier aux patients qui se présentent : "Conscients de la fonction de service publique de notre service pour la région et
passionnés par notre métier, nous avons décidé de poursuivre l’activité d’urgences du service."  Car leur but est bel et bien de médiatiser leur mouvement.

Ce qui les met en colère, c'est l'article 40 du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2022. Il prévoit de donner aux orthoptistes la primo-prescription de lunettes ou lentilles, sans jamais voir d’ophtalmologiste.

Les internes mobilisés contre cette mesure y voit donc un danger pour les patients "C’est donc la démédicalisation de la santé visuelle des Français qui veut se mettre en place. Ce projet de loi est pour nous une grande dégradation de l'ophtalmologie française."

Pour les internes de Bordeaux, comme pour tous les professionnels mobilisés dans l'hexagone, le but des auteurs de cet article est de faire des économies et de faire baisser les délais d'accès à ces accès aux premières lunettes ou lentilles.

Alors que les médecins ophtalmologistes poursuivent leur formation durant une douzaine d'années, l'orthoptie requiert trois ans d'études. 

L'orthoptie consiste à dépister et rééduquer les troubles de la vision, chez les patients de tout âge. Régie par un décret de compétence l'orthoptiste travaille sous prescription médicale.

Un danger pour les patients selon les internes

"Nos revendications nous semblent importantes à connaître pour les Français, puisque cette loi s’avère inefficace pour les délais de consultations et dangereuse pour la santé visuelle de la population." exprime Arnaud Sénéclauze pour les internes d’ophtalmologie du CHU de Bordeaux. Le danger qu'évoque les spécialistes en formation, c'est de passer à côté de maladie sérieuse, grave. Dans leur lettre les internes préviennent les patients : " En effet de nombreuses pathologies oculaires restent longtemps asymptomatiques, se développant malgré une acuité visuelle préservée: glaucome, rétinopathie diabétique, kératocone, mélanome choroïdien, carcinome palpébrale, etc. 15% des consultations chez l’ophtalmologiste qui permettent le dépistage précoce de pathologies oculaires."

Les étudiants avancent des solutions, eux qui assurent la relève : " Il faut avant tout poursuivre les très importants efforts en cours, à savoir : augmentation du nombre d’ophtalmologistes formés chaque année, développement de cabinets secondaires, incitations pour les ophtalmologistes à s’installer en zones sous-dotées." écrivent-ils à leurs patients.

Pour Emilie Jomaa, interne originaire de Périgueux, la solution pour abaisser les délais de consultation et répondre à un meilleur accès aux soins viendra sûrement des cabinets secondaires : une sorte de consultation virtuelle. " Par exemple, si je suis à Périgueux, je travaille avec un cabinet secondaire à Sarlat ou Thiviers." Dans ce cabinet secondaire, un orthoptiste réalise l'examen, transmis ensuite à l'ophtalmologiste qui réalise le diagnostic, établit le besoin de soins. Des organisations qui existent déjà et qui représentent donc l'avenir pour ces professionnels.

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