Une équipe de sept personnes de Pompiers Solidaires et d’Action Santé Femmes est à Kahramanmaras, en Turquie, pour donner des premiers soins aux blessés des séismes de magnitude 7,8 et 6,5. Face à l’ampleur de la catastrophe, les besoins sont énormes.
Dès le lendemain de la catastrophe, les Pompiers Solidaires de Gironde étaient sur le pont. Après les séismes ayant fait déjà plus de 33 000 morts en Turquie et en Syrie le 6 février 2023, une équipe est partie près de l’épicentre turc afin d’évaluer les besoins. Depuis le 11 février, sept personnes d’une délégation conjointe avec l’ONG Action Santé Femmes sont sur place afin de prodiguer des soins aux blessés. Sur place, les besoins sont considérables.
"Il y a énormément de blessés"
"L’équipe de quatre personnes qui était partie le 7 février revient ce lundi. Ils avaient pour mission de mesurer les besoins sur place et voir quelle aide nous pourrions apporter", explique le vice-président de l’association Pompiers Solidaires et président de la délégation Gironde, Étienne Barthélémy. En Turquie comme en Syrie, les autorités locales sont sous l’eau face à l’ampleur du phénomène et la quantité de sinistrés.
Dans ces conditions, difficile d’établir un diagnostic définitif. "La situation évolue d’une heure à l’autre. Initialement, nous devions installer une tente de soin sur le parking d’un hôpital, mais celui-ci a été réquisitionné par l’armée", raconte Étienne Barthélémy. Un temps évoqué, l’apport en eau potable via une machine que possède l’association n’est finalement pas nécessaire. L’équipe se concentre sur les soins à apporter aux populations depuis l’hôpital de Kahramanmaras, dans la zone de l’épicentre du tremblement de terre, à moins de 80 km au nord de Gaziantep.
"L’AFAD, l’agence turque qui coordonne les secours sur place, nous a donné l’autorisation en nous affiliant à une zone géographique, détaille le président des Pompiers Solidaires de Gironde. Il y a beaucoup de travail, car il y a énormément de blessés. Nous les trions et nous prodiguons les premiers soins pour soulager l’hôpital de Kahramanmaras." Si l’ONU fait déjà état de 33 000 morts entre la Syrie et la Turquie, l’organisation prévient que ce chiffre pourrait "doubler" prochainement. Selon l’OMS, 26 millions de personnes pourraient avoir été affectées par la catastrophe. "Il va y avoir aussi de la détresse mentale, y compris pour les secours locaux, c’est pour cela que nous devons les aider", pointe Étienne Barthélemy.
Les conditions climatiques aggravent la situation
En plus des innombrables dégâts matériels et humains, porter secours aux populations devient encore plus périlleux face à la difficulté d’accès de certains territoires, les routes étant parfois partiellement coupées. Mais ce qui rend la situation sur place aussi dramatique est surtout le climat. "Il y a de la neige et des températures négatives. Il fait très froid et les sinistrés dorment dans des tentes", relève le président de la délégation girondine de Pompiers Solidaires.
Sur place, les populations dorment entassées dans des petites tentes et essayent de se réchauffer en faisant du feu. Une situation critique qui laisse présager du pire, comme le révèle au Monde le docteur Eren, sur place : "Nous risquons de nous trouver confrontés à des épidémies. Si dix personnes vivent dans une seule tente pendant un mois, alors la tuberculose va apparaître."
De leur côté, les Pompiers Solidaires attendent un renfort de matériel dans la semaine. Ils possèdent déjà une tente de 54 m² avec un système de chauffage pour accueillir les blessés. Sur place, les sept bénévoles doivent rester au total 15 jours, une relève est déjà en train de s’organiser. Une organisation qui a un coût. Afin de pouvoir assurer cette aide de la meilleure des manières, l’association appelle aux dons et a déjà mis en place une cagnotte en ligne. Au vu de l’ampleur de la catastrophe et des besoins sur place, l’aide des Pompiers Solidaires et d’Action Santé Femmes pourrait perdurer.