"Si les Girondins ne réintègrent pas le Matmut, le contrat n'aura pas été respecté", estime la présidente de Bordeaux métropole

Les Girondins pourront-ils réintégrer le stade Matmut ? C'est le souhait de Christine Bost, la présidente de Bordeaux Métropole. Après la perte de leur statut professionnel et leur placement en redressement judiciaire, les Girondins de Bordeaux ont joué leur premier match au petit stade de Sainte-Germaine, au Bouscat. Les questionnements sur l'avenir du stade et du club agitent la sphère politique bordelaise.

"À l’heure qu’il est, je ne sais pas où vont jouer les Girondins", assure Christine Bost. Lors de sa conférence de presse de rentrée, la présidente de la métropole bordelaise a confirmé la préoccupation du moment autour des conséquences économiques et sociales de la gestion sportive et financière du club et du stade.

"Le contrat n'aura pas été respecté"

"Je souhaite qu'ils puissent jouer au Matmut. C'est leur lieu de résidence. La métropole a signifié au gestionnaire du stade de faire en sorte que les Girondins jouent au Matmut". Et la présidente de préciser : "nos juristes considèrent que la perte du statut professionnel ne casse pas le contrat entre la société Stade Bordeaux Atlantique (SBA) et les Girondins.

Si au prochain match, les Girondins ne réintègrent pas le Matmut, il y aura faute. Le contrat n'aura pas été respecté.

Christine Bost

Présidente de Bordeaux Métropole

L'avenir du club, en proie à d'importantes difficultés financières, reste incertain.  Une procédure est en cours et une décision est attendue le 17 septembre prochain, a précisé Christine Bost qui souhaite éviter la liquidation.

La vente du stade n'est pas à l'ordre du jour

 "La SBA n'a pas été déficitaire"  assure-t-elle, précisant que pour l'heure, le soutien financier de la Métropole (concernant le paiement des loyers au Matmut, ndlr) pouvait être suspendu : "ce qui est important c'est que les Girondins n'aient pas dans leurs frais, de coûts liés à leur loyer".

La présidente de Bordeaux métropole a rappelé que ni la sécurité, ni la billetterie du stade Sainte Gerlaine du Bouscat, ou qui a accueilli le match des Girondins ce week-end, n'étaient suffisantes. Alors ? Faut-il vendre le Matmut ? "Je ne demande pas le départ d'un chef d'entreprise", donc de Gérard Lopez, assure Christine Bost, rappelant que "la métropole hérite du partenariat public privé".

La complexité du montage fait que ce n'est pas l'heure de mettre l'annonce sur le bon coin

Christine Bost

Présidente de Bordeaux Métropole

Les Girondins au Matmut

Ce retour des Girondins dans leur stade, c'est aussi le credo de l'opposition à Bordeaux. Eux l'ont fait savoir ce début septembre. Nicolas Florian, ancien maire LR de Bordeaux, Fabien Robert, élu Modem, mais aussi des élus du centre droit à la métropole ont abordé le sujet épineux lors d'une réunion de rentrée. Difficile de se projeter dans les prochaines années avec des Girondins relégués en N2 (4e division) et un club endetté à millions, placé en redressement judiciaire. Un club qui a également dû renoncer à son statut professionnel et dissoudre son centre de formation.

Nicolas Florian,évoque les pistes de solutions en balayant d'un revers de main un hypothétique repreneur. Faire appel aux socios (participations des supporters) ne serait pas suffisant selon l'élu Modem Fabien Robert. En fait, l'opposition pense plutôt à un collectif d'entreprises locales investies et passionnées dans cette reprise du club. Mais ils préviennent, cette action doit être sérieusement menée et surtout soutenue politiquement par la mairie et la métropole.

Un stade à la dérive

En attendant, le stade géant est plongé dans le silence, ses tribunes ne vibrent plus. Dimanche 1er septembre, les supporters des Girondins s'étaient rassemblés réclamant le départ de Gérard Lopez et le retour de leurs joueurs favoris dans le grand Stade.

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic milite en ce sens. Mais pas à n’importe quel prix.

Les collectivités locales n’ont vocation à être uniquement les partenaires des déficits et des dettes des clubs.

Pierre Hurmic

Maire de Bordeaux

Pour autant, il ne ferme pas la porte. "Donc il faut qu’on aille au-delà, que chacun y mette du sien. Nous mettrons du nôtre, mais il faudra aussi que le club fasse des efforts pour mériter de jouer au grand stade Matmut".

Un gouffre financier

Ce stade qui ne vibre plus continue pourtant de coûter très cher. Cette saison, la Métropole propose de prendre en charge les 4,7 millions d’euros de loyer. Mais il restera toujours le coût de fonctionnement évalué à 50 000 euros minimum par match.

 La société d’exploitation du stade pose aussi plusieurs conditions. Selon elle, il faut renégocier les termes du contrat et régler les arriérés. Elle attend des garanties de la part du club concernant le coût de fonctionnement du stade, car les Girondins seraient encore "redevables de 100 000€, non réglés la saison passée".

Quel stade ?

Faute d’accord, Les Girondins de Bordeaux ont joué leur premier match de championnat au Stade Sainte-Germaine du Bouscat dans un contexte encore trouble, car ni le club du Stade Bordelais, résident habituel, ni la mairie, qui attribue les créneaux n'ont été consultés !

Nous sommes amis de longue date entre nos deux institutions, mais à un moment donné, il faut travailler ensemble.

Laurent Baudinet

Président Stade Bordelais omnisport

Laurent Baudinet, président du Stade Bordelais explique, agacé, la nécessité de travailler dans le même sens. Mais, selon lui, les Girondins ne peuvent pas venir jouer dans le stade Sainte-Germaine : "Ici, ça ne passe pas, nous sommes déjà sur des installations qui sont saturées. On ne parle pas que du terrain d’honneur, mais aussi du terrain secondaire synthétique, sur lesquels évoluent sept équipes !"

De nombreuses questions restent en suspens. Quel stade pour les Girondins cette saison ? Quel avenir pour le stade Matmut alors que son contrat avec la société d’assurance arrivera à son terme l’été prochain ? Les politiques vont devoir résoudre cette épineuse problématique : les Bordelais et Métropolitains ne comptent pas être les seuls à mettre la main à la poche.

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