Le 7 décembre 2022, une conférence à l'Université Bordeaux-Montaigne organisée par La France Insoumise avait été perturbée par "une vingtaine de manifestants" du groupuscule de la "Bastide bordelaise". Huit d'entre eux ont été interpellés, puis relâchés. L'enquête se poursuit.
Les faits remontent au 7 décembre 2022. Ce jour-là, La France Insoumise organise une conférence sur le thème du pouvoir d'achat étudiant à l’Université Bordeaux-Montaigne, à Pessac. Les échanges sont animés par deux députés, Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo. Lors de l'évènement, des heurts éclatent entre des sympathisants de LFI et une vingtaine "une vingtaine d'individus cagoulés, armés de barres de fer et proférant des slogans racistes", identifiés ultérieurement comme appartenant au groupuscule d'extrême droite « la Bastide bordelaise ». Huit suspects ont été interpellés mercredi 13 mars, précise le parquet de Bordeaux..
Violences aggravées
En décembre, cinq personnels du service d'ordre LFI déposent plainte pour violences volontaires aggravées. Les plaignants décrivent "une bande de vingt à trente individus, dont deux femmes, ayant utilisé chaises, table, morceaux de bois et matraque télescopique pour les blesser sur diverses parties du corps, ayant proféré des insultes racistes et antisémites et effectué le salut nazi".
30 militants d’extrême droite viennent d’attaquer notre conférence à Bordeaux avec @BilongoCarlos.
— Louis Boyard (@LouisBoyard) December 7, 2022
Armés de matraques, ils ont tenté d’entrer dans la salle pour nous agresser.
Merci au SO qui les a heureusement repoussé.@GDarmanin, dissolvez les groupes d’extrême droite. pic.twitter.com/nWURnrTCzj
Les deux députés, Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo ont déposé plainte par l'intermédiaire de leur conseil. L'enquête a été confiée à la DCP a été ouverte pour "des chefs de violences volontaires aggravées avec interruption temporaire de travail inférieur à 8 jours, violences sans ITT et participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de dégradations de biens à caractère raciste".
Des sympathisants de "la Bastide bordelaise"
Le 13 mars, huit suspects ont donc été interpellés sur Bordeaux, Vierzon La Romaine et en Ile-et-Vilaine. Ils ont été directement placés en garde à vue où ils ont contesté l'ensemble des faits, arguant d'une manifestation pacifiste visant à exhiber des pancartes dénonçant les prises de position des deux députés LFI. Ils ont par ailleurs soutenu avoir réagi en légitime défense en réponse aux violences initiées par le service d'ordre de LFI, précise le parquet de Bordeaux.
Ces individus ont été identifiés comme appartenant au groupuscule d'extrême droite "la Bastide bordelaise". Au moment des faits, les deux députés de La France Insoumise avaient par ailleurs demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de procéder à la dissolution des groupes d'extrême droite. Un rassemblement avait été organisé dans la foulée sur le parvis de l'université Bordeaux-Montaigne, qui avait de son côté fermement condamné ces actes.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait, lui aussi, immédiatement réagi sur X (ex-Twitter) qualifiant ces agissements "d'inacceptable".
La police a dû intervenir hier pour protéger deux députés qui avaient été menacés par plusieurs dizaines d’individus. La liberté d’expression est une liberté fondamentale et ce qui s’est passé est inacceptable. J’invite les parlementaires à déposer plainte s’ils ne l’ont pas fait
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 8, 2022
Après la garde à vue, les suspects ont été relâchés, mais l'enquête se poursuit. "Compte tenu de ces éléments, de la domiciliation avérée des mis en cause et des confrontations et des investigations à poursuivre, les gardes à vue ont été levées [jeudi 14 mars] et l'enquête se poursuit en préliminaire", indique le parquet.