Depuis le début de la crise sanitaire, il y a quinze mois, les discothèques n'ont pas pu rouvrir leurs dance-floors. Leurs gérants appellent à l'aide, alors qu'une partie des établissements ne pourront pas survivre à la crise.
"Si vous regardez le calendrier du déconfinement, nous sommes les seuls à rester fermés", déplore Laurent Dantez, représentant régional du syndicat national des discothèques en Nouvelle-Aquitaine. "On voit que les clubs libertins rouvrent, et jusqu'à preuve du contraire, cela reste des endroits confinés où les gestes-barrières sont discutables", relève-t-il.
Exclues du plan de déconfinement
Face à cette fermeture imposée qui s'éternise depuis mars 2020, et sans perspectives de réouverture, les représentants des discothèques se sont adressés au Conseil d'Etat, via deux référés-libertés, ce mercredi 19 mai. Ils espèrent être intégrés au plan de déconfinement, pour obtenir une autorisation d'ouverture le 30 juin.
En Nouvelle-Aquitaine, il y a 185 établissements de nuit. Il y en a entre 37 et 40 qui sont en liquidation ou redressement judiciaire, et il y en aurait apparemment une trentaine qui vont arrêter complètement leur activité
"Depuis quinze mois, nous sommes fermés. [...] Nous avons perdu dans les six millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est catastrophique. On a toujours nos frais fixes qui sont en tourner" regrette Patrick Lalanne, le pdg de La Plage à Bordeaux.
Fêtes sauvages ou fête encadrée ?
Pour Laurent Dantez, une réouverture permettrait de sauver des entreprises, mais serait également bénéfique sur le plan sanitaire. "Tous les week-end, il y a des fêtes sauvages partout. Cet été, la fête se fera sans nous, sans sécurité, [...] ni sur l'alcool, ni sur l'accidentologie, ni sur les stupéfiants" regrette-t-il.
"En tant que professionnels, nous pouvons au moins encadrer cela", même s'il le reconnaît, "les gestes barrières ne sont pas applicables en discothèque". "L'été dernier, nous avons pris la 2e vague en septembre. J'espère que je me trompe, mais on prendra la 4e vague en septembre cette année. La jeunesse, ça fait bientôt 15 mois qu'elle est cadenassée."
→ Dossier : l'appel au secours des gérants de discothèque