Malgré l'émancipation des mœurs, le sujet reste un tabou. Parler d'amour, de sentiments et surtout de sexualité quand on souffre de handicap semble difficile. L'Association APF France Handicap Gironde organisait une journée pour libérer la parole.
Ils et elles revendiquent le droit à une sexualité épanouie malgré leur handicap. Le sujet est encore tabou dans notre société. L'APF France Handicap Gironde organisait une journée pour libérer la parole ce samedi 12 mars : un débat, une table ronde et même des ateliers, pour que chacun s'exprime, s'écoute et partage sur des sujets difficiles parfois à aborder avec ses proches ou même des valides.
Natacha Delord, en a fait son combat : changer le regard sur le handicap, la sexualité pour tous et surtout libérer la parole. "Avant tout on est une femme, comme les autres". "On ressent les mêmes plaisirs les mêmes désirs d'affection et charnels (...) sauf que on a une option, une maladie qui engendrent des relations différentes, que ce soient les positions ou le toucher..."
Il faut dire qu'elle a vécu ces moments difficiles et ce manque affectif. Atteinte d'une maladie orpheline, elle a mis sa vie sentimentale entre parenthèses pendant trois ans : "depuis que ma maladie est visible, il n'y a pas de romance. J'ai pas eu de relation durable". "La sexualité, c'est un complément dans notre bien-être, notre bonheur. Quand on n'a pas "ça", il nous manque quelque chose".
Mais aujourd'hui, comme d'autres elle a choisi de partager et même de positiver "moi je dis souvent que grâce à la maladie, on développe des sens que les gens, qui n'ont pas cette maladie, n'ont pas".
Mathilde Rezki et Laure Bignalet ont recueilli des témoignages.
Vie intime et handicap
L'association "revendique la revendique la reconnaissance d'une vie affective, intime et sexuelle pour toutes et tous". Elle milite pour que les personnes en situation de handicap puissent "exprimer leurs aspirations, choisir leur vie affective, intime et sexuelle et en garantir le respect quels que soient leur mode et leur lieu de vie", "en dépassant les préjugés moraux et les interdits culturels". Elle souhaite également "créer des services d’accompagnement sexuel faisant appel à des assistants sexuels formés" et demande à ce qu'une prise en charge financière soit possible "des produits et aides techniques en matière d'accompagnement à la vie sexuelle".
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