Pour augmenter la fréquence des trains régionaux, la région Nouvelle-Aquitaine a acheté 15 nouvelles rames de TER, dont la moitié serviront au RER métropolitain en Gironde.
Le calvaire des navetteurs touche-t-il bientôt à sa fin ? La région espère en tout cas que l'achat de nouvelles rames permettra de désengorger les TER en heures de pointe. Car elle l'avoue elle-même : "Le parc actuel ne suffit plus pour assurer un service de qualité au quotidien."
"De nombreux trains sont en surcharge depuis la rentrée 2022, notamment sur le périurbain bordelais", reconnait la région dans un communiqué publié le 26 décembre. Ces dernières années (sauf pendant la pandémie de Covid-19), le nombre de voyageurs a considérablement augmenté, avec une hausse de la fréquentation "de plus de 23 % entre 2016 et 2019", selon les chiffres de la région.
Et la situation ne devrait pas aller en s'améliorant, puisque le nombre de voyageurs devrait encore augmenter ces prochaines années.
Les 195 rames TER actuelles ne suffiront pas pour assurer une desserte de qualité et répondre à l’augmentation de trafic à un horizon de deux à trois années.
région Nouvelle-Aquitaine
50% des rames pour le RER métropolitain
C'est pourquoi, les conseillers régionaux ont voté jeudi 15 et vendredi 16 décembre 2022 en séance plénière pour l'acquisition de 15 rames TER supplémentaires. Elles permettront d’offrir 3 612 places assises supplémentaires aux voyageurs. L'opération est chiffrée à 160 millions d'euros.
La moitié d'entre elles servira au projet de RER Métropolitain, dont l'objectif est d'augmenter les fréquences de passage de certaines lignes de TER. Il s'agit de :
- Libourne — Bordeaux — Arcachon,
- Langon — Bordeaux — Saint-Mariens/Saint-Yzan,
- La ligne du Médoc : entre Bordeaux/Pessac et la Pointe de Grave
La métropole de Bordeaux financera donc logiquement la moitié de cet investissement. Le reste des nouveaux wagons servira aux autres lignes de TER dans la région. Les rames seront livrées entre 2025 et 2026.
Il s'agit d'une excellente nouvelle pour la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut). "15 rames, c'est correct, car elles sont très capacitaires", juge le président de la Fnaut en Nouvelle-Aquitaine Christian Broucaret. En effet, quatre d'entre elles auront deux étages, de quoi accueillir 331 personnes, les onze autres auront une capacité de 208 sièges.
Des délais jugés trop longs
Seul bémol pour le représentant des usagers : le délai de livraison. Selon la Fnaut, ces rames manquent déjà, notamment sur Saint-Mariens, Arcachon et Langon. Or les nouvelles ne seront pas livrées avant 2025 ou 2026. Christian Broucaret aurait préféré que cet achat soit fait avant, même s'il reconnait que "le budget de la région n'est pas extensible".
Certaines lignes sont déjà saturées en heures de pointe. "Les gens ont des difficultés à se loger sur Bordeaux, ils habitent de plus en plus loin, et viennent travailler dans l'agglomération bordelaise", souligne Christian Broucaret. À cela s'ajoute la hausse du prix de l'essence, avec la disparition de la ristourne du gouvernement au 1er janvier, remplacée par un chèque carburant pour les ménages les plus modestes.
Sur certaines lignes, les usagers vont souffrir.
Christian Broucaret
Entre 2013 et 2019, la fréquentation des TER a augmenté de 11% selon les chiffres de la région.