Le tribunal correctionnel de Bordeaux a reconnu le caractère transphobe de l'agression qui s'est produite dans le centre-ville en décembre 2018.
L'agression qui s'est produite à Bordeaux il y a deux mois était bien de nature transphobe. Le tribunal correctionnel a rendu sa décision aujourd'hui. Dans cette affaire, une femme transgenre de 25 ans avait porté plainte pour violences en raison de son genre et de son orientation sexuelle contre deux frères, qui eux-même avaient décidé de la poursuivre pour violence volontaire.
Ce vendredi la justice a relaxé la plaignante et condamné les deux hommes à six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve. Une bonne nouvelle pour Marilou Séval, une des avocates de la victime:
Cette décision est néanmoins fortement contestée par maître Charles Dufranc, avocat des deux hommes impliqués dans l'affaire:L'enquête a été difficile pour ma cliente. Je suis soulagée qu'elle ait été relaxée des faits pour lesquels elle était poursuivie et que les circonstances aggravantes liée à l'identité de genre aient été retenues. Même s'il ne s'agit pas pour autant d'une ratonnade transphobe.
Les faits remontent au 8 décembre 2019. Ce jour-là, vers 6 heures du matin, une bagarre éclate dans le centre-ville de Bordeaux, à la sortie du parking Jean Jaurès. Lors de celle-ci, une femme transgenre de 25 ans est prise à partie par deux frères et chute de plus d'un mètre 50 de haut. A l'époque, les versions concernant les circonstances de l'altercation divergent. Les deux hommes assurent que c'est elle qui a commencé la rixe en les frappant avec le talon de sa chaussure, mais la victime parle de son côté d'insultes à caractère transphobe et homophobe, et ajoute qu'elle s'est sentie humiliée lorsque sa perruque a été arrachée.Nous considérons qu'il n'y a pas eu de procès équitable. Le président a fait preuve d'une partialité inacceptable en traitant les prévenus "d'idiots". Nous allons faire appel et solliciter l'annulation du jugement.