La métropole vient de dévoiler cinq tracés étudiés pour une future ligne de métro à Bordeaux. Encore en débat, l’étude se prolongera jusque fin 2024 pour décider si le projet est faisable.
Un métro bordelais bientôt en service ? Ce mardi 14 mai, Bordeaux Métropole présentait la première phase de l’étude prospective lancée en septembre 2023, sur la faisabilité d’un tel projet. Cinq tracés, des “corridors”, ont été dévoilés et deux d’entre eux devront être choisis fin mai pour la suite de l’étude.
Métro "aérien et souterrain"
Ce premier opus “avait vocation à poser un diagnostic sur les grands pôles à desservir ou encore la liaison rive droite-rive gauche”, explique la présidente de Bordeaux Métropole, Christine Bost. Tous sont prévus sur un trajet d’une vingtaine de kilomètres et comprennent 15 stations. Mais deux corridors tirent déjà leur épingle du jeu, le numéro 2 et 3 bis, qui relient la gare de Pessac au parc-relais de la Buttinière à Lormont.
Les trajectoires sont similaires rive droite, mais dévient rive gauche. L’un dessert la gare de Bègles et les quartiers Euratlantique. L’autre passe par des grands points, tels que le CHU ou encore la cité administrative. Pour tous, le passage de la Garonne est un élément crucial. Le métro sera donc “un mix d’aérien et de souterrain, selon le maire de Talence et conseiller métropolitain délégué à l’étude de faisabilité, Emmanuel Sallaberry. C’est tout l’objet de l’étude qui va arriver dans les mois qui viennent.”
Elle courra encore jusque fin 2024 et étudiera notamment les sous-sols et la capacité de captation des voyageurs.
Actuellement, le réseau de tramway rend service mais il est vieillissant.
Emmanuel SallaberryConseiller métropolitain délégué à l'étude de faisabilité du métro
Un enjeu démographique
Car l’enjeu est avant tout démographique. Il s’agit d’une part de désengorger la ligne A du tramway, d’ores et déjà encombrée aux heures de pointe. Elle accueille environ 105 000 passagers par jour.
Le métro pourrait, lui, en accueillir 200 000. Une nécessité à l’horizon 2040. Emmanuel Sallaberry avance : “On sait qu’il y aura un million d’habitants d’ici là. C’est donc un chantier qui répond à un besoin. Le réseau de tramway rend service, mais il est vieillissant. Il faut apporter une réponse.”
Plusieurs projets urbains à grande échelle sont notamment en cours rive droite, pour accueillir de nouveaux habitants. D’où la nécessité de desservir plus facilement les grands équipements comme le campus universitaire de Pessac ou encore les hôpitaux.
Trois milliards d'euros
Reste que construire un métro pourrait coûter très cher à la métropole, “3 milliards d’euros, à raison de 150 millions d’euros par kilomètre”, note Christine Bost. “Il y a une vraie réflexion sur le budget, car si le projet est acté, la métropole devra revoir les politiques publiques qu'elle accompagne.”
Le maire de Talence appelle, lui, à “tordre le cou aux idées reçues” et ne ferme pas la porte à une consultation des citoyens sur le sujet. D’ici là, le projet doit encore être étudié. S’il est voté et considéré comme faisable, il pourrait mettre quinze ans à sortir de terre.