Cancers masculins : les hommes aussi peuvent se faire aider pour faire face à la maladie

Après Octobre rose pour la prévention du cancer du sein, le mois de novembre est consacré aux cancers masculins qui représentent 54 % des cancers annuels en France et dont on parle moins. Une journée de sensibilisation "Pétanque Moustache" est organisée samedi 19 novembre à Bassens près de Bordeaux.

" Ça aide à tenir le coup !", et c'est bien le but recherché. L'idée est de mettre en lumière les cancers masculins et les solutions pour se remettre des traitements lourds qui impactent le moral, mais aussi les neurones des patients : perte de mémoire, difficulté à se concentrer, à trouver ses mots dans une conversation, etc.

"Il faut se bouger pour faire face à la maladie"

Michel Costes a un myélome multiple, un cancer de la moelle osseuse. Ce cancer aussi bien masculin que féminin se soigne, mais ne se guérit pas. Ce retraité de l'aéronautique (Airbus et Dassault) de 73 ans qui habite la région de Toulouse, se bouge face à sa maladie "pour éviter que la fatigue ne gagne du terrain".

"C'est comme pour un marathon, il faut beaucoup de séances d'entraînement."
Alors Michel fait du sport, de la gym et de la marche. Il "remuscle" aussi son cerveau. Car la chimiothérapie a impacté sa mémoire. Depuis plusieurs mois, il participe à des ateliers de remise en forme cognitive en quelque sorte. Le programme comprend 25 séances d'une heure et demi par semaine, en visioconférence. 

"J'ai remarqué que j'étais le seul homme à y participer. Pareil dans la salle d'attente de la psychologue de l'oncopôle de Toulouse, je suis le seul homme".

Pourquoi ? "Peut-être que les hommes n'osent pas ou ne connaissent pas toutes les associations qui proposent une aide en marge de soins pour mieux vivre durant la maladie", explique Michel Costes qui est également bénévole au sein de l'association française des malades du myélome multiple - AF3M qui se mobilise pour faire connaître ce cancer qui touche 4000 personnes par an.

"Je sens une différence énorme avant et après les séances. Au début, je ressentais une très grande fatigue, car il faut beaucoup se concentrer durant les exercices de mémorisation."

Mais ces ateliers m'ont vraiment aidé et j'invite tout le monde à y participer ! ça aide à tenir le coup !

Michel Costes - participant aux ateliers Oncogite

France 3 Aquitaine, rédaction Web

Ces ateliers ont été mis en place par une association bordelaise. Ils sont accessibles de partout en France.

Pétanque Moustache 

L’association onCogite a été créée par Véronique Gerat Muller, neuropsychologue à l'Institut de lutte contre le cancer Bergonié à Bordeaux.

Elle a mis en place des ateliers pour "reconnecter ses neurones" après les traitements et aider les patients à reprendre confiance en eux. Ces ateliers sont dispensés en ligne et donc les patients peuvent y participer depuis chez eux.

Il s'agit d'exercices de mémorisation et de concentration qui aident les patients à reprendre pied après la maladie et retrouver le chemin de l'emploi et d'une vie sociale normale.

L'association Oncogite est l’instigatrice d’une journée de prévention "Pétanque Moustache" (la moustache symbolise les cancers masculins) qui rassemble plusieurs associations de patients et s'adresse aux hommes.

"Les hommes sont peut-être moins enclins à faire appel à des associations et n'osent pas parler de leur maladie et de ses conséquences, contrairement aux femmes. Ils ne représentent que 6 % des patients qui participent à nos ateliers", selon Véronique Gerat Muller.

"Pétanque Moustache, c’est une demi-journée de sensibilisation ludique sur la prise en charge des séquelles des traitements thérapeutiques grâce aux soins oncologiques de support des cancers masculins".

L’association se préoccupe évidemment des cancers féminins. "Cependant, il reste beaucoup à faire pour mettre en lumière les cancers masculins et leurs séquelles oncognitives : problème de concentration, de confiance en soi, de mémoire, d’exécution".

Pour y remédier, Oncogite propose une méthode de soins de support, d’accompagnement totalement originale et unique en France, primée par le prix Unicancer et le prix Galien en 2021.

Pour en savoir plus, https://oncogite.com/la-methode/

 "L’idée est de découvrir ces solutions dans le cadre d’un après-midi ludique, dans le partage et la convivialité. Pour ce faire, la pratique de la pétanque s’imposait !". 

Rdv à Bassens près de Bordeaux, le 19 novembre 2022 de 14h à 17h30. Sont partenaires de l'évènement : l'institut Bergonié, la ligue contre le cancer, l'association AF3M et l'AnamCap (pour le cancer de la prostate).

Le cancer masculin le plus répandu

Le cancer de la prostate représente 25 % des cancers masculins, c'est le plus fréquent. Rare avant 50 ans, son incidence augmente progressivement avec l’âge. C’est un cancer de bon, voire très bon pronostic, avec un taux de survie à 5 ans de plus de 90 %.

• 50 400 nouveaux cas en 2015 en France métropolitaine
• Âge médian au diagnostic en 2018 : 68 ans
• Prévalence estimée à 643 156 personnes en 2017
• 8 100 décès en 2018, en baisse de 3,7 % par an entre 2010 et 2018
• Âge médian au moment du décès : 83 ans
• Survie nette standardisée sur l’âge à 5 ans : 93 % (stable), à 10 ans : 80 %

D'autres cancers masculins existent et les traitements proposés sont l'opération, la radiothérapie, l'hormonothérapie ou encore l'immunothérapie. Ce sont des traitements lourds qui ont une incidence sur les neurones. Les patients constatent des difficultés à se concentrer, à mémoriser et se sentent comme dans un brouillard cognitif, et perdent leur confiance en eux.

Ces symptômes sont désormais connus et pris en considération.