Les cinémas de proximité, lieu d'animation dans de nombreuses petites communes, voient leur fréquentation diminuer. Le département de la Gironde a organisé ce jeudi 11 mai, un colloque afin de repenser leurs stratégies pour l'avenir.
Ce sont des petits cinémas de quartier, avec une deux, voire trois salles et une offre de programmation bien moins riche que les multiplexes. Ils ont le charme de l'ancien, l'avantage de la proximité et, souvent, regorgent de souvenirs pour leur clientèle, attachées à l'authenticité des lieux. Et surtout, ils apportent une offre complémentaire à celle des multiplexes, notamment à travers la promotion de cinéma d’auteur.
Le cinéma de proximité
À Cestas, le Rex a vu le jour en 1986, né d'une volonté de la municipalité et de l'exploitant local d'équiper la ville d'un établissement permettant la projection de films. Au fil des années, la programmation a bien évolué. À sa naissance, le Rex était ouvert essentiellement le week-end. Aujourd'hui, grâce à la délégation de service public, l'établissement culturel offre à son public une ouverture tous les jours, dès 13h30, jusqu'à 23h.
"Aujourd'hui, on offre au public une programmation très plurielle, du film d'art et essai, en passant par du film familial, des blockbusters... On est un vrai cinéma de proximité !", se réjouit Cédric Favard, exploitant du cinéma "Le Rex" et Vice-Président de l'association des cinémas de proximité de la Gironde.
"Nous on pense que le modèle du cinéma de proximité est le modèle d'avenir"
Florent Lemonnier, Président de l'association des cinémas de proximité de la GirondeFrance 3 Aquitaine
Pourtant, la fréquentation de cinémas de proximité a chuté de 30 %, par rapport à 2019. Outre la crise sanitaire, l'évolution des modes de consommation, davantage orientés vers les plateformes en ligne, impacte ces grands-écrans. Par ailleurs, situés dans des villes relativement modestes, ils sont confrontés à une réalité économique souvent difficile à équilibrer : coût de la numérisation, crise énergétique... A Cestas, certains spectateurs restent néanmoins fidèles au lieu : "je préfère ces cinémas de proximité parce qu'il y a quand même moins de monde, moins de brassage, les gens sont un peu plus détendus", partage une cliente du Rex.
Se préparer pour demain
Le département de la Gironde, qui compte une trentaine de cinémas de proximité, a organisé un colloque ce jeudi 11 mai, portant sur l'avenir de ces salles de projections. L'objectif : sensibiliser et mobiliser les élus locaux. En effet, dans la grande majorité du territoire girondin, les murs de ces cinémas appartiennent à des collectivités. "Les municipalités sont nécessairement porteuses de projets qui touchent à la structure de ces salles", selon Florent Lemonnier Président de l'association des cinémas de proximité de la Gironde (ACPG).
Main dans la main, municipalités et exploitants entendent bien se réinventer, avec notamment le "hors-film". Expositions, lieu de débat... Selon le président de l'ACPG, il faut transformer ces lieux en lieu de vie à part entière, et pas seulement un lieu de passage et de consommation de films.
"Aujourd'hui, l'avenir de ces salles, économiquement et même en terme d'attractivité, passe par des extensions ! On en est convaincu !"
Florent Lemonnier, Président de l'association des cinémas de proximité de la GirondeFrance 3 Aquitaine
Quand le cinéma va bien, le quartier va bien
Un enjeu qui va bien au-delà de la seule survie de ces salles. Les cinémas de proximité sont de véritable acteurs économiques et culturels pour les communes. Un projet structurant en centre-ville va profiter à la fois au cinéma directement, mais également à la ville. En effet, l'attractivité et la fréquentation du cinéma bénéficie aux petits commerces autours : "ça fait du flux ! Les gens viennent au cinéma, mais ils ne vont pas qu'au cinéma. Ils fréquentent aussi les autres pôles attractivités de la commune", confie Cédrid Favard.