L’objectif est un accès à internet à haut débit par satellite Starlink, filiale de SpaceX, c’est-à-dire l’entreprise spatiale du milliardaire américain Elon Musk. Installé sur un terrain privé, la mairie avait donné un avis favorable à la déclaration de travaux.
Les habitants eux, semblent découvrir la nouvelle par le bouche-à-oreille, ou par voie de presse. Philippe habite juste à côté, il n’avait même pas vu l’apparition de ces huit globes blancs installés sur une structure déjà existante. « En toute honnêteté, j’avais même pas remarqué », dit-il, « moi je suis là depuis 2016 et ils ont pas fait de publicité dessus. »
Quant à l’intérêt d’une telle infrastructure sur la commune, le riverain semble peu inquiet. « Du moment que ce n’est pas néfaste et que ça peut apporter quelque chose », résume-t-il visiblement serein. Un peu plus loin Lysiane, non plus, n’avait rien vu. Si « cela ne détruit pas forcément le paysage parce que c’est assez petit », en revanche la jeune femme regrette de ne pas avoir été informée, « par curiosité tout simplement », et aussi car elle se demande si cela « génère des ondes supplémentaires pour ceux qui habitent aux alentours ». Le maire de la commune, Patrick Pujol, affirme lui que « c’est quelque chose qui a fait l’objet d’une communication dans la presse au mois d’octobre, l’année dernière je crois ».
Les huit dômes ont en effet été installés sur le toit d’un bâtiment qui fait office de relais technique de télécommunication avenue Mirieu-de-Labarre. La Métropole affirme qu’elle n’a pas été consultée sur ce projet.
"Ce sont des antennes qui émettent vers le ciel et non pas à l’horizontale"
Deux autres sites ont également été retenus par le géant américain : Gravelines dans le Nord, et Saint-Senier-de-Beuvron dans la Manche. Dans cette dernière commune, les habitants se sont récemment opposés au projet. Rien de cela en Gironde, même si quelques voix commencent à s’étonner. « Tout était normal, ça s’est passé tout seul. Et puis tout d’un coup, parce qu’il y a eu à un endroit en France où cela a fait un tout petit peu de bruit, on n’entend parler que de ça depuis trois semaines ou un mois », regrette Patrick Pujol.
Aujourd’hui il y a un système qui permettra de diffuser de l’internet d’une meilleure façon pour couvrir les zones blanches. Moi, je ne suis pas technicien ni ingénieur dans ce domaine-là. Ce que je sais, c’est que ce sont des antennes qui émettent vers le ciel et non pas à l’horizontale.
"Donc on a toutes les autorisations et toutes les assurances par rapport aux dangers sur la santé", rassure le maire. "C’est ce qui est important. Après, c’est installé sur une propriété privée à Villenave-d’Ornon. Et puis maintenant cela fonctionne. Espérons qu’au moins ce soit efficace pour couvrir les zones blanches ». Seul regret du maire : « le malheur, c’est que cela ne rapporte rien à la commune de Villenave-d’Ornon et donc à ses administrés ». « On aurait préféré avoir un petit apport financier », poursuit-il, « ne serait-ce que par la présence de cette entreprise, ce n’est pas le cas ».
??️ À Villenave-d’Ornon (Gironde), #SpaceX est en train d'implanter une station au sol comme nous le savons depuis plusieurs mois, actuellement 6 équipements de communication pour relier la constellation #Starlink au réseau Internet viennent d'être installés.
— Math sur Mars (@math_sur_mars) February 28, 2021
?@Rafael336466 pic.twitter.com/JgWOeihyXv
Pourquoi à Villenave-d’Ornon ?
Contacté, l’entreprise spatiale américaine n’a pas donné suite à nos demandes d’informations. Mais le maire a bien une idée. « D’après ce que j’ai compris,, ce projet se positionne là où il y a des projets de fibre optique », analyse Patrick Pujol. « Et c’est vrai qu’à cet endroit-là, il y a beaucoup de fibre optique qui passe. C’est la raison pour laquelle ce site a été choisi. Après je ne peux pas vous en dire plus. Je ne connais pas la technologie nécessaire à ce système-là.
Nous n’avons pas été contactés. Ils ont juste déposé une déclaration de travaux. A partir du moment où ça répond à l’urbanisme et aux règles sanitaires…
"Nous, on a émis un avis favorable après demande de pièces complémentaires en juillet-août l’année dernière", poursuit le maire. "Ils ont dû avoir l’avis favorable fin septembre ». Le réseau devrait être opérationnel fin 2021.