Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture de Gironde, ce jeudi soir du 30 mars, pour dénoncer la répression des manifestations. Depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre sont régulièrement critiquées pour leurs méthodes musclées, avec des blessés à la clé.
Samedi dernier, les images violentes de Sainte-Soline ont fait le tour de France. Une manifestation organisée par Les Soulèvements de la terre, Bassines non merci et la Confédération Paysanne pour protester contre la construction de retenues d'eau géantes dans les Deux-sèvres, dite "mega-bassines", s'est transformée en champ de bataille, entre les forces de l'ordre et des manifestants radicaux. Si 37 policiers et gendarmes ont été blessés, les organisateurs dénombrent 200 blessés parmi les manifestants, dont deux transportés à l'hôpital en urgence absolue. Ils sont aujourd'hui dans le coma et une famille dépose plainte pour tentative de meurtre. 3 200 forces de l'ordre ont été déployées.
VIDEOS : Regardez ces reportages tournés au cœur de la manifestation de Sainte-Soline
Soutien aux victimes de violences policières
Les mouvements de gauche et militants écologistes appelaient ce soir à des rassemblements devant les préfectures de France, "en soutien aux victimes des violences policières". Contre la manifestation de Sainte-Soline, mais aussi tout au long de la mobilisation contre la réforme des retraites.
VIDEO : Serge Guynier et Olivier Prax étaient en direct de la manifestation, dans le 19/20 de France 3 Aquitaine
200 personnes se sont rendues vers 18 h, dans le calme, devant l'Hôtel de police de Bordeaux, avant de manifester en direction de la préfecture de Gironde à 19 h sous les cris de "tout le monde déteste la police". Ils dénoncent "une police au service du gouvernement".
La police est censée assurer la sûreté des citoyens, pas aller à leur encontre. Surtout quand il s'agit de défendre un bien commun : les retraites, ou l’eau comme à Sainte-Soline.
Jonathan PénicaudPorte Parole La France Insoumise Gironde
Les manifestants dénoncent "un retour à la police répressive des Gilets Jaunes", avec l'utilisation d'équipements "catégorisés comme armes de guerre", malgré le démenti du gouvernement. Car ils accusent Gerald Darmanin le Ministre de l'Intérieur de mentir au sujet des violences, et de nier ce qu'ils considèrent comme "une violence d'Etat".
Ça montre un gouvernement à bout de souffle, qui n’a plus que la violence pour se défendre. On le dénonce. Mais on aimerait ne pas avoir à faire ça, et continuer de parler de la réforme des retraites et des problèmes écologiques. Le gouvernement cherche à allumer un contre-feu alors qu'il a toutes les cartes en main pour éteindre l'incendie.
Jonathan PénicaudPorte Parole de La France Insoumise Gironde
Des manifestations ont eu lieu devant un grand nombre de préfectures en France. Quelques tensions peuvent être à prévoir dans les heures qui viennent.