Visé par une procédure d'expulsion, l'imam de Pessac obtient "un titre de séjour dans l'attente de la décision au fond"

Dans une décision rendue le vendredi 2 août, le tribunal administratif de Bordeaux a ordonné à la préfecture de Gironde de régulariser la situation d'Abdourahmane Ridouane, imam de la mosquée de Pessac. Depuis trois ans, il se voyait refuser chaque demande de titre de séjour.

Le tribunal administratif de Bordeaux a tranché. Le président de la mosquée girondine de Pessac, Abdourahmane Ridouane, est autorisé à rester sur le territoire français. Dans une décision rendue le vendredi 2 août 2024, l'instance juridique a suspendu le refus de renouvellement d'une carte de séjour décidé par la préfecture de Gironde, cette dernière étant invitée à régulariser la situation de l'imam dans un délai d'un mois.

"Il ne faut jamais céder sous la pression de la menace et de la peur pour renoncer à défendre ses droits, a fait savoir Abdourahmane Ridouane sur son compte Facebook. Cet imam nigérien, présent sur le territoire français depuis trente ans, s'est vu refuser, par la préfecture de Gironde, toutes ses demandes de cartes de résident depuis 2021. Depuis trois ans, il vivait à Pessac grâce à la délivrance de récépissés de trois mois.

"C'est une nouvelle victoire pour le président de la mosquée de Pessac", se réjouit de son côté son avocat, Maître Sefen Guez Guez, sur son compte X, ex Twitter. Une décision qui va dans le sens de l'avis rendu par la commission d'expulsion le 31 mai dernier. Bien que consultative, cette conclusion rendue par le tribunal judiciaire de Bordeaux donnait raison à l'intéressé et contredisait, en ce sens, la demande d'expulsion vers le Niger formulée à l'encontre de l'imam par la préfecture de Gironde.

Des positions politiques contestées

Cela fait trois ans que la préfecture de Gironde s'oppose à la présence de l'imam Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée Al Farouk située à Pessac. Ces nombreux refus ont été formulés à la suite de prises de positions politiques de l'imam sur ses réseaux sociaux. L'année dernière, à la fin du mois d'octobre, il lui était ainsi reproché d'exprimer notamment son "dégoût de l’Occident", dont il dénonçait "l'inaction dans le conflit israélo-palestinien"

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Ces dernières années, ces prises de parole publiques ont conduit la préfecture de Gironde à fermer la mosquée Al Farouk, au motif que l'imam était suspecté d'y diffuser une "idéologie salafiste", ce dont l'imam se défend. Toutefois, cette décision avait finalement été annulée par le tribunal administratif, puis le Conseil d'État.

Aujourd'hui, la préfecture de Gironde dispose d'un mois pour régulariser la situation de l'imam Abdourahmane Ridouane, "en lui délivrant un titre de séjour dans l'attente de la décision au fond", précise son avocat maître Sefen Guez Guez. Par ailleurs, la préfecture de Gironde est également tenue de rembourser les frais d'avocat de l'intéressé, qui s'élèvent à 1 200 euros. 

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