Mohamed Sajil a récolté plus de cent procès-verbaux en un an. Une "persécution", pour ce concessionnaire qui a porté plainte contre la mairie de Cestas et la police municipale.
Il a dû payer plus de cent procès-verbaux en un an pour stationnement interdit. Mohamed Sajil est propriétaire d'Autokaze 33, un espace de vente de voiture situé dans la zone industrielle Auguste I, à Cestas.
Trottoirs de la discorde
La discorde remonte à 2018. Implanté depuis 2011, le concessionnaire avait pris l'habitude de garer ses modèles sur les trottoirs du chemin des Fossés, à mesure que son stock augmentait.
Une pratique qui n'a pas été du goût de ses voisins. Nombre d'entre eux ont fait remonter la gêne liée au stationnement de ces voitures. La police municipale décide donc d'interdire, après de nombreux courriers et échanges, le stationnement sur tout le chemin des Fossés.
Mais impossible pour Mohamed Sajil de continuer son activité dans ces conditions. Il continue de garer certaines voitures sur les trottoirs, en dépit des contraventions. La mairie finit alors par installer des rochers pour éviter toute infraction.
"Ce qui m'ennuie beaucoup, c'est qu'à l'intérieur, lorsque je dois sortir un véhicule au fond pour un client, je suis obligé de manœuvrer deux ou trois véhicules, afin de pouvoir le faire sortir", raconte Mohamed Sajil qui ajoute que ces clients se plaignent aussi de ne pas pouvoir se garer près de la concession.
"Acharnement"
Et depuis février, le ton est monté. Désormais, les voitures d'Autokaze 33 ne sont pas seulement verbalisées, mais directement emmenées à la fourrière. C'est ce qu'il s'est passé le 5 février dernier : neuf voitures y ont été emmenées.
Au total, Mohamed Sajil a perdu plus de 50 000 €. "C'est un acharnement sur moi." Pour le concessionnaire, il s'agit surtout d'une attaque visée.
"Mes voitures sont repérées. Les roues sont peinturlurées, et elles ont des contraventions. Par contre, ce que je ne comprends pas, c'est que juste à côté, les voitures des voisins qui sont aussi garées n'ont ni peinture, ni contravention", interroge le concessionnaire.
Il a donc porté plainte pour harcèlement, discrimination et acharnement contre la mairie et la police municipale. Pour éviter tout "conflit d'intérêt", il a préféré déposer plainte à la police de Léognan.
"Ça fait dix ans que je suis là. Je respecte la loi comme tout le monde, c'est pour ça que je me suis rapproché du maire à plusieurs reprises, mais il a toujours refusé de me recevoir, tout comme le chef de la police municipale", regrette Mohamed Sajil.