L'idée revient sur la table après la prise de position de Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle. La ministre de la Transition écologique dit ne pas fermer la porte à un débat politique sur le sujet. "Une déclaration de guerre" pour les chasseurs de Gironde.
"C'est une mesure absurde, une déclaration de guerre".
Henri Sabarot, président de la fédération des chasseurs de Gironde, n'y va pas par quatre chemins quand la ministre de la Transition écologique évoque l'idée d'un débat sur l'interdiction de la chasse durant les week-end et les vacances scolaires. Des propos tenus après l'accident de chasse qui a causé la mort d'un automobiliste en Bretagne, le 30 octobre.
Pour Henri Sabarot, patron de la plus grande fédération de France avec près de 50 000 adhérents, cette mesure signifierait purement et simplement la fin de la chasse dans notre pays
Y'a encore des gens qui travaillent dans notre pays et qui ne peuvent chasser que le samedi et le dimanche
Henri Sabarot
Et d'ajouter : "c'est une prise de position anti-chasse qui repose sur des éléments très subjectifs car le nombre d'accidents est en forte baisse". Ce que confirment les statistiques de l'Office français de la biodiversité.
Les écologistes sont pour une interdiction
Selon un sondage IFOP datant du 4 novembre, 69% des personnes interrogées sont favorables à une interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires.
Ce sondage, en pleine période de campagne présidentielle, donne de l'eau aux moulins des écologistes de Nouvelle Aquitaine.
Pour Nicolas Thierry, conseiller régional Europe Ecologie Les Verts, les accidents de chasse, même s'ils restent mineurs, alimentent un climat d'insécurité en forêt.
C'est un droit de pouvoir aller dans la nature en toute sécurité sans avoir peur de prendre une balle perdue
Nicolas Thierry, EELV
Pour l'élu régional écologiste, les chasseurs aurait tout intérêt à accepter un débat sur cette interdiction partielle et à "lâcher du lest" :
"Je pense qu'à court ou moyen terme, ils vont perdre ce débat, et beaucoup plus que quelques jours dans la semaine", conclut Nicolas Thierry.
Nul ne sait pour l'heure si ce débat aura lieu durant ces prochains mois de campagne. En tout cas, sa simple évocation a ravivé une nouvelle fois la bataille d'opinion entre défenseurs de la chasse et écologistes.