Le gouvernement activera le plan hivernal ce 1er novembre. En Gironde, 142 places supplémentaires sont prévues. La municipalité de Bordeaux et plusieurs associations caritatives demandent plus face à la crise économique.
C'est le dernier épisode en date. Vendredi, le gouvernement annonçait renoncer à supprimer des places en hébergement d'urgence pour les personnes sans domicile en 2023, comme il le prévoyait initialement.
"Après un gros travail entre le gouvernement et la majorité gouvernementale, on a décidé de réinscrire 40 millions d'euros sur le budget 2023 sur l'hébergement d'urgence. Ça correspond à une stabilisation du nombre de places pour l'année 2023. Donc la baisse qui était annoncée est supprimée", a déclaré le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein.
Une victoire saluée par dix maires socialistes et écologistes de grandes villes, dont Pierre Hurmic. Jeudi, ils avaient dénoncé "la suppression progressive de 14.000 places d'hébergement d'urgence en hôtels en France en 2022 et 2023" dans une lettre à la Première ministre Élisabeth Borne.
"Or, si nous convenons que les nuitées hôtelières ne représentent des solutions ni pérennes ni qualitatives pour les personnes, nous constatons sur nos territoires que cette réduction de places n'est assortie d'aucune alternative viable", dénoncent les édiles.
"Ces mises à la rue pures et simples sont intolérables et il revient ainsi aux collectivités, sans financement complémentaire, d'assumer les conséquences de ces choix non concertés".
Cette fermeture avait également fait bondir les associations d'aide aux mal-logés. A Bordeaux, cinq associations de maraudes observent une grève depuis le 10 octobre. Le 26 octobre, la préfecture organisait une réunion pour faire le point sur le plan hivernal.
L'occasion de rappeler les chiffres clés du financement annuel en Gironde :
- plus de 51 millions d'euros consacrés à la solidarité envers les plus démunis
- 4 000 places d'hébergement d'urgence
Dans la ligne droite de la politique gouvernementale "le logement d'abord", l'accent est mis sur "des solutions adaptées et durables" et pas seulement dans l'urgence.
Cet hiver, 142 places supplémentaires seront ouvertes à partir du 1er novembre. "Au de-là de la simple mise à l'abri, un accompagnement social est assuré." Deux écoutants viendront renforcer le 115, le numéro du Samu social.
Mais en janvier dernier, la municipalité de Bordeaux avait chiffré le nombre de sans-abri à 659 personnes. Chiffre contesté par la préfecture qui rappelle que certains SDF refusent ces hébergements sociaux dits "adaptés"
Les associations grévistes n'ont pas été conviées à la réunion du 26 octobre "parce qu'elles n'oeuvrent pas au côté de l'Etat" explique-t-on en préfecture.
Sur facebook, elles répondent qu'" elles font davantage, elles se substituent et pallient aux manquements d'un état clairement défaillant". Pour ces associations le compte n'y est pas. Elles réclamaient l’ouverture de 1 000 places d’hébergement sur Bordeaux.
Le 1e novembre, elles invitent à un rassemblement devant le grand théâtre de Bordeaux à 18h.